11 octobre 2007

Le bâtiment, sa durabilité et ses risques sanitaires

Une polémique commence à enfler autour du rapport sur les causes du cancer en France rendu public jeudi 13 septembre dernier par un comité d’experts scientifiques. Ce rapport considère que les causes environnementales (qualité de l’aire, de l’eau, etc.) des cancers en France sont très faibles (moins de 1%) et met l’accent sur les causes comportementales (tabagisme, alcoolisme, etc.). Très critiqués par les scientifiques comme par les ONG, sa méthodologie comme son opportunité en pleine préparation du Grenelle de l’environnement sont mises en cause.

Ce débat ne peut rester étranger aux architectes tant il les interroge sur leur responsabilité de concepteurs des bâtiments où nous vivons et de prescripteurs des matériaux utilisés.

Les architectes dénoncent les dérives normatives qui conduisent à une utilisation de solutions techniques dissociées du contexte global de la construction. Les architectes revendiquent donc d’une part la garantie du processus de concertation et d’utilisation des matériaux et procédés les plus performants au regard de cet objectif. Ils condamnent d’autre part la sur-utilisation de la sous-traitance ces dernières années, qui a pour conséquence une détérioration de la qualité des mises en oeuvre par la restriction des choix techniques et des matériaux utilisés ainsi que par la spécialisation étroite des tâches.

On remarquera par ailleurs que nombre de matériaux sont autoproclamés « sains » sans études réelles. Il est donc nécessaire que les études scientifiques progressent et que le monde du bâtiment soit organisé de manière à les recevoir.

En outre, d’un point de vue écologique, un matériau sain n’est pas forcément un matériau écologique. Il est particulièrement délicat de définir et qualifier un matériau sain, si on n’examine pas l’ensemble de son cycle de vie et de ses impacts, notamment sous l’angle de sa « renouvelabilité » s’il s’agit d’une ressource ou d’un matériau naturel.

Pour construire durable, il faut reconsidérer les responsabilités de la chaîne de construction, de l’industrie des matériaux, à la conception et à la mise en oeuvre. Pour ce faire, les architectes proposent de revaloriser à travers la formation, les métiers du bâtiment tels que les maçons, les carreleurs, les charpentiers etc., car c’est aller dans le sens du développement durable. Les chambres des métiers du secteur du bâtiment (CAPEB, Compagnons, PME…) doivent saisir cet enjeu économique primordial pour le développement de l’emploi et l’amélioration de la qualité du bâtiment.


>> Pour en savoir plus sur les matériaux sains :
La lettre info n°5 des architectes au cœur du Développement durable

>> Pour en savoir plus sur le rapport sur les causes du cancer en France:
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=13999
http://www.grenellorama.fr/2007/09/14/cancer-un-rapport-de-propagande/

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