27 mars 2008

L’AIE se penche sur l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments

article publié le 25/03/2008 sur www.actu-environnement.com

L’Agence Internationale de l’énergie vient de publier une étude destinée aux décideurs regroupant plusieurs conseils afin de mener des politiques efficaces en matière d’économie d’énergie dans le bâtiment.

Convaincue que l'efficacité énergétique est de loin la manière la plus rentable pour relever les trois défis énergétiques que sont la sécurité d’approvisionnement, la réduction des coûts et un environnement plus « propre », l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) s’est penchée sur la question et plus particulièrement pour le secteur du bâtiment. L’AIE rappelle que les bâtiments existants sont responsables de plus de 40% de la consommation totale d'énergie primaire mondiale et expliquent 24% des émissions mondiales de CO2. Avec l’augmentation de la consommation d'énergie, des prix élevés et l’augmentation des émissions de CO2, l'impératif pour améliorer l'efficacité énergétique est plus fort que jamais, estime Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l’AIE. Sur cette route vers un futur soutenable en énergie, les actions dans le secteur du bâtiment peuvent jouer un rôle primordial, ajoute-t-il.

Toutefois, bien que le potentiel d’économie dans le secteur du bâtiment soit
Avec l’augmentation de la consommation d'énergie, des prix élevés et l’augmentation des émissions de CO2, l'impératif pour améliorer l'efficacité énergétique est plus fort que jamais
considérable, l’AIE reconnaît l’existence de nombreux freins liés au marché et notamment des freins financiers comme le coût initial ou encore l'inadéquation des mécanismes traditionnels de financement pour ce type de projets. Afin de lever ces freins, l’AIE a réalisé une étude en collaboration avec l’Agence Française de Développement (AFD) portant sur les politiques menées dans plusieurs pays : Japon, Etats-Unis, France, Allemagne et Royaume-Uni. Chaque politique a été analysée selon plusieurs critères : pertinence, efficacité, flexibilité, clarté et durabilité.
À partir des expériences réalisées dans ces Etats, l’AIE déclare en tirer cinq leçons. Premièrement, étant donné que les obstacles financiers dans le secteur du bâtiment résidentiel sont nombreux et complexes, il est nécessaire de mettre place des « paquets de politique » pour levers les freins partout en même temps. Le cas allemand est une bonne illustration du succès des « paquets de politique ». La mise en place de norme dès les années 70 combinée à des associations public-privées a abouti à une diminution de la consommation annuelle moyenne des ménages de 280 kWh/m² en 1970 à 180 kWh/m² en 2004.

En second lieu, selon l’AIE, les associations public-privées donnent de meilleurs résultats par rapport aux cinq critères d'évaluation. Elles augmentent l'impact des politiques et permettent des changements plus durables. L’AIE cite en exemple le cas de la France et de ces outils d’épargne « verts » et notamment les prêts préférentiels accordés aux clients mettant en place des projets de rénovation et d’économie d’énergie dans leur résidence.

Troisièmement, la création d'un marché pour l'efficacité énergétique est nécessaire pour augmenter la durabilité des actions dans le secteur. Ce marché est actuellement faible et perçu comme trop risqué, estime l’AIE. L’agence souligne que l’Union européenne s’est engagée à déclencher une telle transformation du marché notamment à travers des règlements, des accords volontaires avec les fabricants, des normes d’efficacité énergétique sur les équipements et les appareils mais également en libéralisant l'approvisionnement en énergie.

Mais cette transformation du marché exigera la participation accrue du secteur privé. La quatrième leçon tirée par l’AIE des études de cas est alors la nécessité pour les gouvernements de créer des conditions plus favorables et rassurantes notamment par la mise en place d’instruments de partage du risque et l'application systématique d'un cadre de mesure et de vérification.

Pour finir, l’AIE explique que le contexte national joue un rôle déterminant dans le succès ou l'échec des politiques. Les spécificités du secteur résidentiel (propriétaires ou locataires), le profil énergétique ou la structure politique d'un pays, sont les facteurs principaux à considérer en concevant les politiques.

Ainsi, l’AIE encourage les décideurs à prendre en compte ces cinq recommandations pour l’élaboration des politiques énergétiques. L’agence appelle également les pays à collecter un maximum de données sur les programmes mis en œuvre. De telles données sont actuellement rares et rendent l'analyse et les comparaisons des politiques entre les pays plus difficiles, expliquent l’AIE.

F.ROUSSEL


# Se procurer l’étude
# Consulter le dossier actu-environnement sur l’énergie dans le bâtiment

25 mars 2008

Le porte-parole du Réseau Sortir du Nucléaire placé en garde à vue par la DST

Le porte-parole du Réseau Sortir du Nucléaire placé en garde à vue par la DST
Convoqué cet après-midi par la Direction de la surveillance du territoire au sujet de la détention d'un document «confidentiel défense», Stéphane Lhomme a été placé en garde à vue.
Article écrit par Eliane Patriarca
LIBERATION.FR : mardi 25 mars 2008



Cake aux olives et vin rouge dans des gobelets en plastique: Stéphane Lhomme, le porte-parole du réseau «Sortir du nucléaire», convoqué cet après-midi par la Direction de la surveillance du territoire (DST) au sujet de la détention d'un document «confidentiel défense», n'avait perdu ni le moral ni les bonnes habitudes associatives à son arrivée. Mais dès son entrée dans les locaux de la DST, il a été placé en garde à vue.
C'est José Bové, venu le soutenir, qui l'a annoncé peu après l'entrée de Stéphane Lhomme dans les locaux de la DST à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

"La DST a informé sa compagne qu'il avait été placé en garde en vue dès 14 heures", a indiqué José Bové. "On ne sait pas pour combien de temps", a-t-il ajouté.

Deux heures plus tôt, à la mi-journée, sur le trottoir qui longe le siège de la DST, dont l'accès était restreint depuis le matin par des barrières métalliques et de nombreux policiers, une vingtaine de personnes s'était rassemblée pour accueillir et soutenir le porte-parole de ce réseau évologiste qui fédère 810 associations. La secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, était là, aux côtés de Jacques Muller, sénateur-maire Vert du Haut-Rhin (Alsace), ceint de son écharpe tricolore.

"Je vais entrer dans le bâtiment à 14 heures mais je ne sais pas quand j'en ressortirai: une heure, un mois ou cinq ans plus tard !» plaisantait Stéphane Lhomme. Selon lui, ce qui se joue aujourd'hui, c'est la « deuxième mi-temps » d'une affaire qui a débuté, il y a deux ans.
Perquisition en 2006

Le 16 mai 2006, sur ordre de la section antiterroriste du Parquet de Paris, la DST avait fait irruption son domicile à Bordeaux, l'avait placé en garde à vue, soumis à interrogatoire, avait perquisitionné son appartement et saisi du matériel informatique et des dizaines de documents, dont une copie du document à l'origine de la perquisition.

Un document «confidentiel défense» qu'un salarié d'EDF avait transmis à Sortir du nucléaire et dont il ressortait que les réacteurs de type EPR, comme celui qui est actuellement en construction à Flamanville dans la Manche, n'étaient pas conçus pour résister au choc d'un avion de ligne, à un «crash suicide».

Pour la seule détention de ce document «confidentiel défense», Stéphane Lhomme risque 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. «Je devais être présenté à un magistrat, mais cela ne s'est jamais fait », soulignait-il ce matin.

Aujourd'hui l'objet de la convocation c'est la mise en ligne sur le Web de ce même document. Dès le lendemain de l' intervention, en effet, le 17 mai 2006, Sortir du nucléaire et d'autres associations avaient en effet décidé de réagir en publier une copie numérisée de ce document sur leurs sites internet.
"Un droit et un devoir"

Bien que ce soit une action collective, il y a pour la DST deux coupables: "La personne d'EDF qui nous a transmis le document et moi même", a expliqué le militant bordelais. "Mais je ne répondrai pas aux questions de la DST tant que je n'aurai pas vu un magistrat, tant que je ne saurai pas si la première «mi-temps» est classée ou si j'ai toujours au dessus de moi cette épée de Damoclès des cinq ans de prison.»

Sa ligne de défense est très simple. «Non seulement c'est notre droit de publier des documents qui montrent à l'ensemble de la population que, une fois de plus, concernant le nucléaire, les autorités françaises nous racontent des salades, et dissimulent des dangers, mais c'est notre devoir », a estimé Stéphane Lhomme. «Areva, qui développe l'EPR, a beau répéter partout que ce réacteur est sûr, ce document prouve le contraire."
"Nous sommes contents qu'il y ait des gens à l'intérieur du système, dans EDF en particulier, qui, voyant des choses très graves, prennent le risque de nous faire parvenir ces documents, a-t-il ajouté. Nous savons pas ce qu'il est advenu de cette personne. Notre espoir c'est que les autorités n'aient pas identifié la source. »

Le souvenir du nuage de Tchernobyl

Pour la secrétaire nationale des Verts comme pour le sénateur Jacques Muller, cette affaire montre une fois de plus qu'avec le nucléaire «il ne peut y avoir de transparence, de démocratie». «C'est scandaleux que le gouvernement veuille cacher un document de ce type, a protesté Cécile Duflot. Et s'il faut faire encore plus de publicité, on en fera, j'espère que les locaux de la DST sont assez grands!», ironisait-elle.

"Pour un élu alsacien, ajoutait Jacques Muller, cela ne peut que rappeler l'affaire du nuage de Tchernobyl en 1986, quand d'un côté les autorités françaises affirmaient que le nuage s'était arrête à la frontière, et de l'autre, les télévisions allemandes nous abreuvaient de toutes les mesures de sécurité à prendre avec les légumes et les fruits par exemple. Vingt ans après, rebelote, c'est toujours la loi du silence.»

5 mars 2008

CeBIT : Greenpeace récompense et épingle les firmes

Article issus de Clubic

Dans son combat contre la pollution a outrance liée au marché high tech, Greenpeace profite du CeBIT 2008 pour distribuer à nouveau les bons et les mauvais points. Dans un communiqué, la célèbre association mondialement connue pour défendre l'environnement se charge de récompenser et d'épingler les firmes high tech au travers d'une nouvelle enquête.

Pour réaliser cette enquête, Greenpeace a proposé aux quatorze principaux fabricants du secteur de lui fournir les produits qu'ils considèrent comme les plus écologiques, dans quatre catégories : ordinateurs de bureau, ordinateurs portables, téléphones mobiles et assistants personnels (PDA). L'organisation a ensuite décerné une note à chacun, en fonction de trois critères :

  • Utilisation de substances chimiques dangereuses (mercure, PVC, retardateurs de flamme bromés, antimoine, beryllium, phtalates…).
  • Efficacité énergétique.
  • Cycle de vie et le recyclage du produit.

Quels sont les résultats ? Seuls trois produits sur les 37 proposés décrochent une note au-dessus de la moyenne : l'ordinateur portable Sony Vaio TZ11, du mobile Sony Ericsson T650i et du PDA P1i du même constructeur. En tête du classement, mais en dessous de la moyenne, on trouve aussi un ordinateur de bureau de Dell, un autre de HP, un ordinateur portable Toshiba et le téléphone N95 de Nokia. Voici les différentes notes attribuées pour chaque catégorie de produits :

PC portables

  • Sony Vaio TZ11 5.29
  • Hewlett-Packard Compaq 2710p 4.82
  • Toshiba Portégé R500 4.74
  • Dell XPS M1330 4.38
  • Lenovo Thinkpad X61 3.98
  • Fujitsu-Siemens Lifebook P7230 3.52
  • Panasonic Toughbook W5 3.49

PC de bureau

  • Dell Optiplex 755 4.71
  • Hewlett-Packard dc5750 4.71
  • Fujitsu-Siemens Esprimo E5720 4.65
  • Lenovo Thinkcentre A61e 3.66

Téléphones mobiles

  • Sony Ericsson T650i 5.30
  • Nokia N95 4.40
  • LG Electronics KE970 4.05
  • Motorola MOTOKRZR 3.65
  • Samsung SGH-G600 3.60

PDA / smartphones
  • Sony Ericsson P1i 5.10
  • Hewlett-Packard iPAQ 510 3.95
  • Mio Technology P350 3.15
  • RIM Blackberry Curve 8300 3.10

L'enquête complète (rédigée en anglais) peut être téléchargée et consultée via ce lien (fichier PDF).

Pour rappel, depuis août 2006, l'organisation de défense de l'environnement publie le guide « Pour une high-tech responsable », qui classe les principaux fabricants de PC et de téléphones mobiles, puis plus récemment de télévisions et de consoles de jeu. La prochaine édition devrait paraître le 18 mars prochain (à noter que Microsoft et Nintendo, épinglés précédemment, auraient refusé de se prêter une nouvelle fois au « jeu »).