31 juillet 2008

Vents contraires autour des éoliennes

Alors que le Grenelle de l'environnement a placé les éoliennes au cœur de la production d'électricité d'origine renouvelable en France, un projet de décret et une étude critique de l'Institut Montaigne relancent la polémique autour de cette énergie.

© Carine Seghier

Efficacité relative, surcoûts importants, modification du paysage… Les critiques sont nombreuses lorsqu'il s'agit de parler des éoliennes. Une étude récente publiée par l'Institut Montaigne vient apporter de l'eau au moulin des nombreux détracteurs de cette énergie renouvelable… Le rapport, intitulé « Eoliennes : nouveau souffle ou vent de folie » et rédigé par Vincent Le Biez, élève ingénieur de Polytechnique, met en cause le développement massif de cette filière en France, jugée coûteuse et peu efficace. Au même moment, un projet de décret visant à encadrer l'implantation d'éolienne de plus de 50 mètres revient sur la table, faisant bondir les principales associations environnementales et les acteurs de la filière.

Pourtant, l'énergie éolienne figure au cœur du dispositif français de développement des énergies renouvelables afin d'atteindre à l'horizon 2020 l'objectif européen de 23 % d'énergies renouvelables en France.
Le potentiel éolien français est en effet très important, le deuxième d'Europe : 200 TWh exploitables par an et sous-exploités pour l'instant. En 2007, 2,4 GW étaient installés, auxquels il faut ajouter, selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), 3 GW installés au cours du premier semestre 2008 et 7,3 GW qui ont d'ores et déjà reçu un permis de construire.
Le Grenelle de l'environnement a établi un scénario portant à 25 GW l'objectif de puissance installée d'ici 2020, ce qui représenterait 10 % de la consommation électrique française. Un scénario qui impliquerait de multiplier par 4 le nombre d'éoliennes installées et par 10 leur puissance. Il s'agirait alors d'installer 19 GW terrestres et 6 GW offshore.

Bataille autour des coûts

Une étude de l'Institut Montaigne a d'ores et déjà chiffré le développement du parc éolien français prévu par le Grenelle de l'environnement. Celui-ci aurait pour conséquence un surcoût annuel moyen de 1 milliard d'euros d'ici à 2020 et de 2,5 milliards au-delà. Ce qui lui fait dire que le déploiement de l'éolien n'est pas la solution économique la plus appropriée pour la France. Ce rapport vient confirmer l'avis de la Commission de régulation de l'énergie et d'autres associations peu ou pas favorables aux éoliennes.
Le coût d'installation des éoliennes est exorbitant, commente Jean-Louis Butré, président de la Fédération environnement durable. Si la France suit le programme du SER qui projette d'installer 14.000 éoliennes, on aboutit à un surcoût de 2,5 milliards d'euros, ce qui est une catastrophe économique pour la France. Un débat national doit être ouvert. Nous ne fabriquons pas d'éoliennes sur notre territoire, nous les importons, très peu d'emplois sont liés à cette énergie, il faut donc réfléchir à investir cet argent dans d'autres énergies renouvelables plus rentables mais aussi dans l'économie d'énergie.
Selon Raphaël Claustre, directeur du Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER), les données sur lesquelles s'appuie l'étude ne sont pas pertinentes. L'auteur de l'étude se base sur le surcoût total de l'éolien (investissement initial, maintenance, renforcement du réseau…) et non sur la facture finale d'électricité. Aujourd'hui, le prix de vente d'un MW atteint entre 70 et 80 €, celui de l'éolien atteint 82 €. J'ai tendance à dire que les prix de vente vont se croiser dans les trois prochaines années mais cela est susceptible d'arriver beaucoup plus tôt. Quant au réseau qui est sous-développé aujourd'hui, il est clair qu'il va falloir l'adapter et que cela a un coût, comme pour tout développement d'une énergie nouvelle. L'investissement sera-t-il rentable ? C'est la question que soulèvent les détracteurs de cette énergie.

L'efficacité des éoliennes en question

L'énergie éolienne est intermittente. Elle est fortement variable au cours du temps. Une éolienne délivre sa puissance maximale dans des conditions précises : si la vitesse du vent est trop faible ou trop rapide, les conditions optimales ne sont pas atteintes et l'éolienne produit peu ou pas d'électricité. Or, l'électricité n'est pas une énergie qui se stocke : elle doit être instantanément consommée sinon elle est perdue. Les périodes de production d'une éolienne, par exemple, ne correspondent pas forcément aux pics de consommation, ce qui nécessite donc une autre source d'énergie venant répondre à la demande et compenser les besoins. De nombreuses recherches sont en cours actuellement pour développer le stockage de l'électricité et résoudre ainsi cette question.
C'est une énergie irrégulière, pour compenser les périodes creuses de production, il faudrait développer des centrales thermiques. C'est faire machine arrière, argumente Jean-Louis Butré.
Pour Raphaël Claustre, cet argument n'en est pas vraiment un : il va falloir évoluer dans un cadre intelligent. Aujourd'hui, seulement 1 % de l'électricité produite en France est intermittente. En tendant vers des objectifs de 20 ou 30 %, nous devrons développer des réseaux intelligents. Les recherches sont en cours à ce sujet, les progrès sont accessibles.

Un projet de décret pour les grandes éoliennes

Au même moment, un projet de décret écarté lors du Grenelle de l'environnement, visant à soumettre à autorisation les éoliennes de plus de 50 mètres, revient sur la table des pouvoirs publics, faisant bondir les associations environnementales et les acteurs de la filière. Soumis à discussion au sein du Comop 10 du Grenelle de l'environnement, la proposition induite par les associations de protection des paysages et soutenue par l'administration de classer les grandes éoliennes selon la procédure d'installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) avait alors été rejetée par les participants. Ceux-ci jugeaient que le régime actuel d'autorisation était adapté à la subtilité et à la complexité des situations.
Les grandes éoliennes seraient soumises au même régime qu'une centrale thermique, c'est disproportionné. Nous sommes étonnés, aujourd'hui, suite à la logique de concertation mise en place lors du Grenelle, que ce décret revienne sur la table alors que les participants se sont déclarés contre, déclare Raphaël Claustre.
C'est une mesure qui me semble normale, note au contraire le président de la Fédération environnement durable. Une éolienne, c'est une grosse machine industrielle avec près de 400 tonnes de béton, un mât de plusieurs dizaines de haut, des pales qui ont l'envergure d'un A380…
Du côté du MEEDDAT, on affirme que ce projet de décret n'a pas encore fait l'objet d'une décision.

Au-delà de cette nouvelle polémique, on notera qu'aucune énergie ne fait l'unanimité. Le nucléaire soulève (peut-être plus que jamais) l'épineux problème de la sécurité, le thermique contribue à l'effet de serre, le solaire a des progrès à faire en terme de rendement et l'éolien impacte les paysages… Au final, il semble bel et bien que la seule énergie vraiment verte est celle… que l'on ne consomme pas !

S.FABREGAT pour actu-environnement

30 juillet 2008

Votre écran de veille pour aider la recherche

Militant depuis 3 années pour le World Community Grid, je me permets de vous démarcher aujourd’hui.

La recherche scientifique a besoin d'effectuer des calculs de plus en plus complexes pour résoudre les grands problèmes humanitaires de notre époque. Ces calculs peuvent durer des centaines d'années sans une puissance de calcul informatique adaptée. La mission du World Community Grid est donc de mutualiser la puissance de calcul inutilisée de tous les PC et de créer la plus vaste grille de calcul scientifique au service de l'humanité.

Donnez le temps pendant lequel votre ordinateur est en veille à des projets qui serviront à l'humanité toute entière ! Nous fournissons gratuitement le logiciel sécurisé et vous devenez membre d'une communauté qui aide à changer le monde. Une fois le logiciel installé, vous ferez partie du World Community Grid. Aucune autre action de votre part n'est requise, c'est aussi simple que cela ! Pour en savoir plus et adhérer, cliquez ici.

Concrètement, c’est un écran de veille qui aide à la recherche scientifique sur des programmes hautement éthiques (SIDA, Cancer, Dingue, malnutrition… et non pas OGM, clonage, nucléaire…)

29 juillet 2008

Dell se met au vert

Dell se met au vert et annonce Studio Hybrid, une nouvelle gamme d'ordinateurs de bureau compacts qui seraient constitués à 95% de matériaux recyclables et consommeraient 70% de moins qu'un ordinateur standard.

Ces petites machines débutent à 449 euros et peuvent intégrer un processeur Intel Celeron 550 (2,0 GHz) ou différents modèles de Core 2 Duo de dernière génération (T2390, T5750 ou T7250), de 1 à 4 Go de mémoire vive DDR2 (à 667 MHz), une puce graphique intégrée Intel 3100, un disque dur de 160 à 320 Go (à 5400 tr/min), un lecteur de DVD ou Blu-Ray à chargement par fente et un tuner TV. Ces machines proposent une connectique complète avec ports USB (dont 2 en façade), port FireWire, réseau RJ45, connecteurs audio jack et optique, sortie DVI et HDMI et lecteur de carte mémoire, le tout dans une machine qui est d'après Dell 80% plus petite que la plupart des ordinateurs de bureau.

Enfin, ce concurrent du Mac Mini d'Apple dispose de coques interchangeables parmi lesquelles se trouve une coque en bambou soulignant le penchant écologique de la gamme. Les commandes sont d'ores et déjà ouvertes sur le site internet de Dell.

Famille Dell Studio Hybrid

23 juillet 2008

Quelques vérités sur le nucléaire

Les promoteurs du nucléaire, qui ont immensément plus accès aux médias que leurs détracteurs, en profitent pour tromper l'opinion publique avec des déclarations comme :

"Les énergies renouvelables ont une production négligeable par rapport au nucléaire" ou "L'énergie nucléaire est en plein développement sur la planète" ou encore "L'Allemagne prétend sortir du nucléaire, mais elle achète l'électricité nucléaire française".

Tout ceci est parfaitement faux. Il est nécessaire de faire connaître la vérité :

- Les énergies renouvelables produisent beaucoup plus que le nucléaire
- L'hydroélectricité produit à elle seule plus que le nucléaire
- Les statistiques officielles donnent au nucléaire une importance qu'il n'a pas
- Le nucléaire ne couvre que 2,5% de la consommation mondiale d'énergie
- Cette part, déjà très faible, va encore se réduire à l'avenir
- Depuis 4 ans, l'Allemagne est exportatrice nette d'électricité vers la France

Les éléments présentés dans ce document sont basés sur les données officielles et tout particulièrement sur les rapports publiés par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) et par le Réseau de transport de l'électricité (RTE), filiale d'EDF. Autant dire qu'il s'agit d'organismes peu soupçonnables d'activisme antinucléaire…

1. Production des Enr
2. Statistiques
3. Avenir
4. Allemagne exportatrice
5. Conclusion



Références :

Agence internationale de l'Energie (AIE)
KEY WORLD ENERGY STATISTICS 2007 (basé sur les chiffres 2005)
http://www.iea.org/textbase/nppdf/free/2007/key_stats_2007.pdf

Réseau de transport de l'électricité (RTE-EDF)

RESULTATS TECHNIQUES DU SECTEUR ELECTRIQUE EN FRANCE

* 2007 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2007.pdf
* 2006 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2006.pdf
* 2005 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2005.pdf
* 2004 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2004.pdf

18 juillet 2008

Nouvelle fuite d'uranium signalée dans la Drôme

Source: Reuters


PARIS (Reuters) - Une fuite d'uranium, dont on ignore l'ampleur, a été signalée à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) jeudi par une usine franco-belge du groupe Areva, à Romans-sur-Isère (Drôme), apprend-on vendredi.

Areva assure qu'il n'y a aucune conséquence sur l'environnement. L'ASN ne se prononce pas. La fuite fait suite à la découverte le 7 juillet dernier d'une première fuite près de la centrale nucléaire de Tricastin, entre Drôme et Vaucluse.

La nouvelle fuite, constatée lors d'une opération d'entretien, durait depuis plusieurs années, reconnaît l'exploitant, la société FBFC, qui fabrique du combustible nucléaire à partir d'uranium.

L'ASN dit avoir constaté que la canalisation reliant un atelier de fabrication de combustible à une station de traitement n'était pas conforme à la réglementation.

Areva assure que la fuite est circonscrite au site et n'a "aucun impact sur l'environnement". L'entreprise propose de classer l'incident au niveau 1 de l'échelle internationale des événements, juste au-dessus du niveau zéro qui est le plus bas.

"Le dispositif de surveillance montre que cet incident n'a eu aucun impact sur l'environnement. La tuyauterie défaillante a été fermée par les équipes", explique Areva dans un communiqué.

L'ASN ne se prononce pas et annonce que des mesures vont être faites. L'usine franco-belge FBFC de fabrication de combustible a informé l'ASN jeudi vers 17h00.

Trois inspecteurs de l'ASN se sont rendus sur place et ont relevé que "la rupture de cette canalisation enterrée daterait, selon l'exploitant, de plusieurs années".

L'usine devait procéder vendredi au nettoyage de la zone contaminée, et l'ASN lui a demandé d'analyser la totalité des matériaux retirés pour évaluer les rejets en uranium.

"Les inspecteurs ont relevé la non-conformité de cette tuyauterie vis-à-vis des exigences de la réglementation applicable qui demandent une capacité de résistance aux chocs suffisante pour éviter toute rupture", ajoute l'ASN.

INSPECTIONS SUR TOUS LES SITES FRANCAIS

Le 7 juillet, une fuite était survenue à l'usine de retraitement Socatri, autre filiale d'Areva, sur le site de la centrale de Tricastin, après le débordement d'une cuve de rétention lors d'une opération de nettoyage.

Après cet incident, des taux anormaux d'uranium, qui semblent sans rapport apparent avec l'incident Socatri, ont été relevés dans l'environnement. Areva estime qu'il n'y a aucun rapport entre les deux affaires.

Des mesures conservatoires restreignant l'usage et l'accès à l'eau potable ont été prises à la suite du premier incident dans plusieurs communes et restent en vigueur.

La Socatri ayant pris plus de huit heures pour signaler l'incident à l'ASN, qui à son tour n'en a informé les autorités locales que six heures plus tard, l'affaire a suscité l'indignation des associations écologistes. Elles parlent de "rétention délibérée d'informations".

L'ASN a saisi la justice et Areva a annoncé jeudi le remplacement du directeur général de la Socatri. La présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, s'est rendue à Tricastin et à FBFC vendredi.

Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a annoncé jeudi un contrôle des nappes phréatiques à proximité de toutes les centrales nucléaires françaises, qui produisent environ 80% de l'énergie électrique du pays.

L'association France nature environnement (FNE) ironise dans un communiqué sur le "Tour de France des accidents nucléaires" de l'ASN et estime que cette autorité n'est pas assez indépendante. La CGT a demandé dans un communiqué au Premier ministre d'organiser une "table ronde" sur la sûreté nucléaire.

A Bruxelles, Ferran Tarradellas, porte-parole du commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs, a déclaré que la Commission était en "contact étroit" avec les autorités françaises depuis l'incident de Tricastin et n'a pas exclu l'envoi d'inspecteurs sur les sites concernés.

Un système d'alerte européen oblige les Etats membres de l'UE à alerter leurs partenaires en cas de fuite radioactive qui risque d'avoir des conséquences sanitaires dans d'autres pays, comme la Slovénie l'a fait début juin.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser

Efficacité énergétique : l'Europe s'attaque au mode « veille » des appareils électriques

Les appareils électriques devront bientôt respecter des exigences supérieures en termes d'efficacité énergétique notamment en mode veille pour être commercialisé en Europe. Les Etats membres ont en effet approuvé le règlement de la Commission.


© Darko Lazarevski



Les États membres de l'Union ont approuvé hier la proposition de règlement de la Commission européenne visant à réduire la consommation d'électricité, en mode veille, des appareils électroménagers et des équipements de bureau. Ce règlement découle de la directive 2005/32/CE sur l'éco-conception des produits. Il fixe les exigences d'efficacité énergétique que devront respecter tous les produits commercialisés en Europe dans le but de diminuer de 73 % d'ici à 2020, la consommation d'électricité en mode veille de ces appareils dans l'Union. Voilà un instrument concret qui permettra à l'Union d'atteindre ses objectifs en matière d'efficacité énergétique et de protection du climat, tout en permettant au citoyen de faire des économies, a commenté Andris Piebalgs, membre de la Commission chargé de l'énergie. Réduire la consommation en veille des appareils fait partie des mesures pour la mutation de notre modèle de consommation, a déclaré de son coté Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du territoire.

Voilà un instrument concret qui permettra à l'Union d'atteindre ses objectifs en matière d'efficacité énergétique et de protection du climat - Andris Piebalgs
Le règlement proposé s'applique à tous les appareils électriques utilisés à la maison et au bureau tels que les téléviseurs, les ordinateurs, les fours à micro-ondes, etc. Suivant les fonctionnalités du produit, la consommation maximale autorisée en mode veille sera limitée à 1 ou 2 watts d'ici à 2010. À compter de 2013, le niveau de consommation électrique admissible sera abaissé à 0,5 watt ou 1 watt, un seuil proche des niveaux réalisables avec les meilleures techniques disponibles. Les modalités de mise en œuvre graduelle laissent aux fabricants le temps nécessaire pour adapter leurs produits aux nouvelles exigences, explique la Commission.

À l'heure actuelle, la consommation d'électricité liée aux veilles des appareils avoisine les 50 TWh par an dans l'Union européenne. Selon un rapport publié par le service scientifique interne de la Commission européenne en 2007, cette consommation est en hausse : usage généralisé d'appareils comme le lave-vaisselle, le sèche-linge ou encore le climatiseur, essor de l'électronique grand public et des équipements informatiques et de communication, augmentation du nombre d'appareils détenus en double ou en triple exemplaire dans les ménages... En l'absence de toute action politique visant à contrer cette tendance, la Commission estime que cette consommation devrait encore augmenter fortement au cours des vingt à trente prochaines années.

À travers ce règlement, la Commission espère ainsi ralentir cette progression. La réduction de 73% de consommation prévue par ce texte équivaut à la consommation annuelle d'électricité du Danemark et représente une économie d'environ 14 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an. La commission espère de surcroît que les effets bénéfiques de cette réglementation se feront également sentir dans d'autres parties du monde car nombre des produits concernés sont vendus hors Europe.

Le règlement proposé va désormais être soumis au Parlement européen, dans le cadre de sa mission de contrôle. Il devrait être adopté formellement par la Commission courant 2008 et entré en vigueur à la suite. De nouvelles mesures sur l'écoconception applicables à d'autres catégories de produits verront le jour dans les prochains mois.

F.ROUSSEL
Actu-Environnement.com

16 juillet 2008

Abolir la SHON qui s’oppose à la construction durable.

La SHON – surface hors œuvre nette – sert de base depuis trente ans au calcul des densités autorisées, le coefficient d’occupation des sols étant le rapport entre la SHON et la surface du terrain. Elle sert par conséquent de base au calcul de la charge foncière (le prix du terrain), des taxes locales, du nombre de places de stationnement à réaliser… Aussi, l’intérêt du maître d’ouvrage, promoteur ou simple pétitionnaire, consiste-t-il à réaliser le moins de SHON pour le plus de SHAB (surface habitable) ou de S.U. (surface utile) possibles, car il paie la première, vend ou vit la seconde. Le rapport SHAB ou SU sur SHON est de fil en aiguille devenu la contrainte principale imposée aux concepteurs. Si cette contrainte est lourde pour l’architecture, elle n’a pas de sens pour l’économie de la construction, à l'inverse du rapport SHAB – SHOB (surface hors œuvre brute).

La SHON est un monstre bureaucratique dont les effets pervers vont à l’encontre de tous les idéaux actuels en matière d’architecture, d’urbanisme et de développement durable. L’idéologie qui la soutend est la lutte contre la densification des tissus urbains, or cette densification s’avère de nos jours une nécessité pour l’amélioration des logements comme pour la lutte contre l’étalement urbain.

Obscur et illisible dans la réalité, le calcul de la SHON intègre, par exemple, les loggias, mais pas les balcons ; les celliers, mais pas les caves ; les locaux techniques en étages courants, mais pas en sous-sol ou en terrasse, etc… Au gré des politiques de l’Etat, 5 m² sont retranchés par logement quelle que soit leur taille pour l’adaptation aux handicapés, ou 5% voire 20% pour l’isolation thermique des logements hautement performants du point de vue énergétique, mais pas des bureaux… La SHON a sans doute interdit en France le développement des doubles murs en façade, solution traditionnelle dans toute l’Europe du Nord qui assure la pérennité des façades et la suppression des ponts thermiques. Elle pénalise en outre l’usage des matériaux naturels épais comme la terre ou la pierre. Elle s’oppose en pratique aux solutions d’isolation performante et de récupération de chaleur comme les sur-isolations par l’extérieur avec bardage, les doubles peaux vitrées larges, les serres froides ou chaudes, les loggias fermées, les atriums. Elle renchérit le coût des espaces de distribution (halls, coursives…), et celui des locaux de déchets dont le tri sélectif augmente l’importance. Elle va à l’encontre de la ventilation naturelle qui nécessite de larges gaines. Le recours à la SHON comme surface de référence se retrouve même dans le calcul réglementaire thermique qui s’opère sur la base d’un ratio de consommation conventionnelle ramenée à la shon, alors que c’est une valeur très variable, etc.

Pour définir le montant de la charge foncière, l’usage de la SHON aggrave la hausse du coût du foncier. À titre d’exemple, dans une ZAC parisienne où la charge foncière affectée à un mètre carré de SHON est le double du prix de la construction du mètre carré utile, la réalisation d’une double façade augmentant la SHON de 7,5 % entraîne un surcoût global de 5 %, sans compter le surcoût de la construction. De nombreux PLU ne font plus référence à la SHON, et certains aménageurs comme Territoires à Rennes vendent la charge foncière en fonction des mètres carrés habitables. La précision des plans de permis de construire rendait d’ailleurs la vérification de la SHAB plus facile que celle de la SHON.

On peut espérer que le Grenelle de l’Environnement convoqué par le Ministre en charge de l’Urbanisme et de la Construction conduise à quelques réformes administratives. En voici une qui ne coûte rien et que tous les acteurs de la construction appellent de leurs vœux : la suppression de la SHON et son remplacement quand c’est nécessaire par la surface utile (la « surface louable ») des locaux de travail et par la surface habitable « chauffée » bien définie par la loi Carrez. Ces valeurs beaucoup plus pertinentes trouvent leur vérité dans la constance des dimensions de l’homme et de ses habitudes de vie sociale. Et pourquoi pas, à l’instar de certains voisins, passer au volume habitable, socialement plus équitable, énergétiquement plus exact ?




Christian Devillers et Philippe Madec, architectes urbanistes

15 juillet 2008

Vers des bâtiments moins énergivores…

Le bâtiment, responsable de 43 % de l'énergie consommée en France et de 25 % des rejets de gaz à effet de serre, est au centre des enjeux d'efficacité énergétique. Etat des lieux des mesures actuelles pour améliorer ses performances.


La France s'est engagée à diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050. C'est le fameux facteur 4. Pour y parvenir, il faut notamment améliorer l'efficacité énergétique dans l'industrie, les transports mais aussi dans le bâtiment… Avec 43 % de la part de consommation d'énergie et 25 % des émissions de gaz à effet de serre, ce secteur constitue une cible prioritaire. D'autant que de formidables marges de progrès existent pour améliorer ce diagnostic et réduire l'impact du bâtiment sur l'environnement. Energies renouvelables, isolation, performance énergétique… Les technologies sont pour la plupart disponibles dès aujourd'hui pour améliorer l'efficience énergétique du secteur.
On peut faire autrement et on doit faire autrement, note Carole Le Gall, directrice opérationnelle déléguée à l'ADEME (Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie), lors d'une journée d'information sur la réglementation thermique dans le bâtiment. Il faut amorcer le cercle vertueux d'une économie écologiquement performante.
Pour ce faire, l'Etat renforce ses exigences en matière de performance énergétique. L'objectif ? Encourager l'innovation, favoriser le développement des technologies les plus efficientes et permettre leur accès au plus grand nombre.

Un parc immobilier ancien

Les deux tiers du parc résidentiel français ont été construits avant 1974, date de la première réglementation thermique : 33 % des logements ont été construits avant 1948, 32 % entre 1948 et 1975, et 35 % après 1975. Le taux de renouvellement du parc est relativement faible, avec un taux de construction annuel se situant entre 1 et 2 %.
La première réglementation thermique, mise en place par l'Etat en 1974 après le premier choc pétrolier, visait alors à réduire les déperditions du local et donc à améliorer l'isolation dans les bâtiments neufs. Par la suite, les différentes réglementations ont élargi le champ d'action aux besoins de chauffage (1982) et aux consommations et performances des équipements (1988). Mais aujourd'hui, le chauffage constitue encore le plus gros poste de dépense en énergie de l'habitat, avec 66 % des consommations.
Il est donc urgent de s'attaquer à l'efficacité énergétique des 31,5 millions de logements français, sans oublier les bâtiments tertiaires qui représentent 875 millions m² de surfaces chauffées. Et si la priorité porte sur l'existant, il ne faut pas oublier le neuf qui représentera à l'horizon 2050 30 % du parc immobilier français.

Inciter l'innovation et la performance

Aujourd'hui, plusieurs réglementations thermiques encadrent l'habitat. Depuis le 1er septembre 2006, les nouvelles constructions, qu'elles concernent le résidentiel ou le tertiaire, doivent respecter la RT 2005. Cette réglementation vise à améliorer la performance énergétique des bâtiments et à limiter le recours à la climatisation. Les objectifs sont d'améliorer de 15 % les consommations énergétiques. En favorisant le recours aux énergies renouvelables, la construction bioclimatique… L'exigence de la RT porte sur les résultats, explique Jihane Loudiyi, chef de projet RT pour le MEEDDAT. Il y a donc une totale liberté dans la mise en œuvre des solutions. Les objectifs de consommation maximale ont été fixés par région, du fait des grandes différences climatiques dans le pays.
Cette RT a été renforcée par une obligation de diagnostic de performance énergétique : depuis le 1er juillet 2007, le maître d'ouvrage d'une construction neuve doit faire réaliser un DPE à l'achèvement du bien. Enfin, depuis le 1er janvier 2008, pour toute construction nouvelle de plus de 1 000 m², une étude de faisabilité sur les approvisionnements en énergie doit être réalisée préalablement au dépôt de la demande de permis de construire. Cette étude vise à examiner les diverses solutions d'approvisionnement en énergie du bâtiment afin de faire émerger les énergies renouvelables et les systèmes les plus performants.
Concernant l'existant, la réglementation porte sur les moyens mis en œuvre. Tous travaux de rénovation, de remplacement ou d'installation d'équipement doivent, depuis le 1er novembre 2007, présenter une performance énergétique minimale. Cela concerne les travaux d'isolation, les fenêtres, les systèmes de chauffage, de production d'eau chaude…

Permettre l'accès à la performance énergétique

Ces différentes mesures tendent à favoriser l'émergence de technologies innovantes et permettre au plus grand nombre d'accéder à la performance énergétique : il s'agit de faire évoluer l'offre de produits vers la performance, d'être un moteur pour aller vers des pratiques plus efficientes, commente Jihane Loudiyi.
Afin d'inciter le développement de ces pratiques durables, les pouvoirs publics ont mis en place tout un arsenal d'aides financières : crédit d'impôts, TVA à 5,5 %, bonus de coefficient d'occupation des sols (COS)… à quoi viennent s'ajouter les aides des collectivités territoriales, de l'ANAH (Agence nationale de l'habitat), de l'Union européenne, des fournisseurs d'énergie… Et les prêts pourraient bientôt verdir, précise Marc Schoeffter, ingénieur au département Bâtiment et urbanisme de l'ADEME. …
Car le Grenelle de l'environnement risque d'accélérer les dispositifs mis en place. Les différentes orientations issues des travaux du Grenelle fixent en effet des objectifs encore plus ambitieux. L'ensemble des logements neufs devraient être basse consommation (50kWh équivalent pétrole/ m²/an contre 80 à 230 aujourd'hui) d'ici 2012 puis bâtiment à énergie positive d'ici 2020. Concernant l'existant, l'objectif serait d'atteindre pour tous travaux lourds de rénovation une moyenne de consommation de 150kWh ep/m²/an. Les différentes lois Grenelle devraient venir préciser ces objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Rendez-vous à l'automne.

S.FABREGAT

11 juillet 2008

Dossier Actu-Environnement: l'énergie solaire, source d’énergie renouvelable inépuisable

Alors le prix du pétrole progresse inexorablement, Actu-Environnement.com fait un point sur l’énergie solaire. Source d’énergie renouvelable inépuisable et adaptable à quasiment toutes les situations, le solaire gagne à se développer aussi bien chez les particuliers que dans les bâtiments collectifs.


10 juillet 2008

Etude Nokia sur le recyclage de téléphones mobiles


Logo Nokia batteries
Selon une récente étude de Nokia, il apparaît que les mobinautes sont encore assez réticents à l'idée de se séparer de leur ancien téléphone mobile au moment d'en acquérir un nouveau. 3% des mobinautes seulement recycleraient en effet leur mobile, la très grande majorité d'entre eux se contentant alors de les laisser... dans un tiroir.

Réalisée auprès de 6 500 personnes dans 13 pays (une partie de l'Europe, USA, Chine, Indonésie ou Brésil), cette étude révèle que très peu d'utilisateurs recyclent leur mobile inutilisé alors chacun d'eux possède en moyenne cinq téléphones. Très peu d'appareils (4 %) sont jetés à la décharge. La plupart d'entre eux (44 %) sont simplement conservés et inutilisés.

D'autres offrent une nouvelle vie à leur mobile, un quart des utilisateurs donnent leur ancien téléphone à un ami ou à un parent et 16 % d'entre eux le revendent, notamment sur les marchés émergents. Globalement, 74 % des consommateurs ont affirmé qu'ils ne pensaient pas à recycler leur téléphone alors qu'ils sont presque aussi nombreux (72 %) à penser que le recyclage a un impact sur l'environnement.

« Si les trois milliards de propriétaires de mobiles au monde retournaient ne serait-ce qu'un appareil, nous pourrions économiser 240 000 tonnes de matières premières et obtenir une réduction des gaz à effet de serre équivalant au retrait de 4 millions de voitures de la circulation. Combinées, nos petites actions individuelles peuvent faire une grande différence », précise Markus Terho, le directeur des affaires environnementales de Nokia. Ce sera sans doute l'un des grands enjeux de demain.

En attendant, les principaux constructeurs mondiaux de téléphones mobiles, de Nokia à Samsung en passant par Motorola ou LG proposent tous discrètement à leur client de recycler leur mobile en l'envoyant à une adresse postale spécifique. Nokia commence également à concevoir des terminaux partiellement assemblés avec des matériaux recyclés et recyclables, comme le dernier mobile Evolve de la marque.

Publiée par Vincent sur clublic.com

9 juillet 2008

Accident Nucléaire au Tricastin

360 kg d'uranium rejetés dans l'environnement au Tricastin : le Réseau "Sortir du nucléaire" conteste les avis rassurants des autorités et rappelle que le nucléaire est dangereux et SALE

Le Réseau "Sortir du nucléaire" proteste contre les affirmations rassurantes des autorités concernant la fuite radioactive survenue ce jour dans une des installations nucléaires du site du Tricastin (Drôme/Vaucluse). Il est en effet impossible qu'un tel rejet, contenant de l'uranium, n'ait pas de conséquences importantes sur l'environnement et certainement sur la santé de riverains. Si les chiffres reconnus par les autorités sont vrai, cela fait 360 kg d'uranium !

La présentation officielle, "30 m3 et 12g d'uranium par litre", semble rassurante mais cela fait bien 30 000 litres, soit 360 000g... soit 360 kg d'uranium. Il est vraisemblable que des personnes ont consommé de l'eau contaminée dans la journée, et se retrouvent avec des particules d'uranium dans leur organisme. Même lorsqu'elles ne sont pas très radioactives, ces particules sont excessivement dangereuses lorsqu'elles pénètrent dans l'organisme et s'y fixent. Il y a alors une très forte probabilité de cancer.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle à une mobilisation antinucléaire internationale samedi à Paris et rappelle que, contrairement aux affirmations des autorités, le nucléaire est une des industries les plus polluantes et les plus dommageables pour la planète :

- les mines d'uranium - le combustible des réacteurs nucléaires - contaminent des régions entières. Le nucléaire français contamine en particulier le Niger dont les mines produisent le tiers de l'uranium consommé par EDF

- les réacteurs en fonctionnement rejettent de la radioactivité dans l'air et dans l'eau.

- les réacteurs en fonctionnement rejettent dans les rivières et dans la mer de grandes quantités de produits chimiques (cuivre, zinc, phosphore, sodium, chlorures, morpholine, etc.)

- les réacteurs nucléaires produisent des déchets radioactifs pour lesquels n'existe aucune solution et dont les plus dangereux vont durer des millions d'années. Ces réacteurs produisent entre autre du plutonium lequel est excessivement nocif pour les êtres vivants et qui permet la fabrication de bombes nucléaires.

- la surconsommation d'électricité, à 80% d'origine nucléaire, est finalement très fortement émettrice de CO2 car nécessitant la mise en service de centrales thermiques (charbon, fuel, etc) en particulier lors de chaque pointe de consommation. .

Les citoyens européens doivent faire entendre leurs voix, exiger une politique énergétique européenne basée sur les plans d'économie d'énergie et le développement massif des énergies renouvelables, et faire en sorte que l'Europe sorte du nucléaire, énergie sale.


Rassemblement antinucléaire samedi 12 juillet 2008 à Paris (14h pl de la République)

8 juillet 2008

G8 : les trouble-fêtes du climat

Chers amis,

Le Canada, le Japon et les États-Unis bloquent les discussions concernant les cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour 2020.

Cliquez ici pour vous impliquer et faire un don pour nous aider à financer une publicité pleine page que nous ferons paraître dans le Financial Times.

 Cliquez ici
Une grande majorité de gens dans le monde veulent une action massive et urgente pour contrer les changements climatiques mais trois hommes leur barrent le chemin. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, celui du Japon, Yasui Fukuda et le président des Etats-Unis George W. Bush refusent de discuter des objectifs climat pour l’année 2020.

Les scientifiques s’entendent pour dire que nos actions des 12 prochaines années seront déterminantes pour mettre un terme à la crise climatique. Nous ne pouvons pas attendre une décennie avant que nos dirigeants posent les bons gestes. Si les experts n’arrivent pas à capter leur attention pour leur montrer le sérieux de l’affaire… pourquoi ne pas essayer à travers l’humour?

Avaaz a concocté une petite annonce satirique qui saura capter leur attention à coup sûr. Publiée mardi à travers le monde dans le Financial Times, la publicité montrera les visages MM. Bush, Harper et Fukuda avec le corps des personnages de la BD de «Hello Kitty» pour les blâmer de leur entêtement puéril dans le dossier des changements climatiques. Des exemplaires du journal seront distribués aux chambres d’hôtel de chacun des délégués participant au sommet. C’est une pub teintée d’ironie mais qui comporte un message sérieux. Plus on est nombreux dans le monde à l’appuyer, plus grand en sera l’effet. Cliquez ci-dessous pour aprouver le message de l’annonce et faite un don pour aider à en payer la publication. Merci de faire circuler ce message à vos parents et amis !

http://www.avaaz.org/fr/g8_2020_targets/10.php

Notre stratégie est basée sur deux événement importants : Bali et l’Australie.

Lors des négociations concernant le climat à Bali en Indonésie, messieurs Bush, Harper et Fukuda ont tout fait en leur pouvoir pour empêcher que des objectifs concernant le climat soient fixés pour l’année 2020, exactement comme en ce moment au sommet du G8. Mais un «bruyant tumulte» avait fait tourner le vent. Des négociateurs du Sud s’étaient levés les uns après les autres pour demander que les trouble-fêtes soient écartés des discussions. Des groupes de citoyens de tous les pays se sont mobilisés, y compris quelque 320 000 membres d’Avaaz dans les dernières 72 heures. Et une annonce satirique (montrant les trois dirigeants sur une affiche parodiée du film Titanic) publiée pleine page dans le Jakarta Post avait fait les manchettes partout dans le monde. Un important journal japonais a rapporté que cette publicité avait causé tout un remue-ménage au cabinet du premier ministre japonais, le contraignant ainsi à aller de l’avant dans le dossier des changements climatiques.

Le deuxième événement, qui a eu lieu en Australie, montre bien ce qui arrive lorsque l’humour est mêlé à un pouvoir politique de masse.

En Australie, donc, le premier ministre John Howard était aussi entêté que MM. Harper, Fukuda et Bush le sont maintenant. L’automne dernier, il a présidé un sommet international, celui de l’APEC, où il a tenté de se dépeindre comme un leader mondial dans le dossier des changements climatiques. Mais Avaaz ainsi que d’autres groupes de pression ont répliqué par des performances, des marches et une superbe parodie télévisée de nos amis de GetUp, montrant M. Howard jouant sa comédie et exigeant de réels objectifs pour la réduction des émissions polluantes. Les changements climatiques sont ainsi devenus les principaux enjeux des élections et lorsque John Howard a perdu, la première chose que le nouveau gouvernement a faite a été de ratifier le protocole de Kyoto.

Stephen Harper fera face à une élection difficile cet automne et les changements climatiques sont d’ailleurs en train d’en devenir les principaux enjeux. Quant à M. Bush, il sera lui aussi bientôt remplacé et les politiques environnementales de son successeur seront élaborées en fonction du climat politique cet été et cet automne. M. Fukuda fait lui aussi face à une forte opposition qui lui met constamment une pression. Bref, nos efforts conjoints pourront certes créer une onde de choc dans ces trois pays. C’est maintenant à nous de jouer. Signez la pétition, faites un don et passez le mot :

http://www.avaaz.org/fr/g8_2020_targets/10.php

Nous ne pouvons jamais être complètement sûrs des résultats des gestes que nous posons. Mais en pleine crise climatique, mieux vaut faire tout ce qui est en notre possible, comme de continuer à poser les gestes écolos que nous posons déjà au quotidien. Au moment de la prise des grandes décisions, si un nombre suffisant d’entre nous font front commun — cette fois, la prochaine ainsi que toutes les autres à venir —, nous finirons bien par nous faire entendre.

Avec espoir et détermination,

Ben, Iain, Alice, Ricken, Paul, Graziela, Pascal, Véronique, Mark, Milena et toute l’équipe d’Avaaz.org

P.S. : Notre publicité sur les changements climatiques et l’une des quatre annonces pleine page que nous faisons paraître dans le Financial Times cette semaine, toutes conçues pour multiplier l’impact des campagnes menées par les membres d’Avaaz.(disponible seulement en anglais)

http://www.avaaz.org/ads

P.P.S. : Voici les sources pour ce message d’alerte:

Le G8 n'établirait pas de cibles contraignantes contre les changements climatiques:
http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5gVrqXNKDc23DwMuR3CD8hJIjHUUg

Climat: les ONG redoutent des "promesses creuses" du G8:
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-36105969@7-50,0.html


A PROPOS D'AVAAZ

Avaaz.org est une organisation non gouvernementale indépendante à but non lucratif, qui mène des campagnes mondiales pour faire en sorte que les opinions et les valeurs des peuples influent sur les décisions mondiales. (Avaaz signifie "voix" dans de nombreuses langues). Avaaz ne reçoit aucun financement d'aucun gouvernement ou entreprise. L'équipe d'Avaaz est basée à Londres, New-York, Paris, Washington, Genève, et Rio de Janeiro.

3 juillet 2008

Améliorer votre confort tout en faisant des économies grâce aux travaux d’isolation

Vous souhaitez mieux maîtriser votre consommation énergétique et vous hésitez entre isolation et chauffage ? Notre conseil : commencez par l’isolation ! Vous gagnerez sur tous les plans : confort, économie et environnement.
Ensuite, une fois votre logement bien isolé, vous pourrez opter pour les nouveaux systèmes de chauffage, naturels et économiques, comme les pompes à chaleur par exemple.
Sachez que la toiture représente 30 % des pertes d’énergie, les murs 25 % et les vitres 15 %. L’isolation des combles est la mesure la plus rentable. Elle nécessite une pose adaptée et un bon choix d’isolant (épaisseur et nature). Concernant les murs, l’isolation peut se faire par l’extérieur ou par l’intérieur, l’option extérieure permettant de préserver sa surface habitable et l'inertie du bâtiment (il sera moins sensible aux variations subites de température). Pour les fenêtres, le double vitrage, renforcé ou non, reste une bonne solution mais l’isolation des fenêtres ne doit pas empêcher la circulation de l’air.

La région Poitou-Charente fait construire un lycée zéro énergie fossile

Dans le cadre de sa politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la région Poitou-Charente construit à Poitiers un lycée qui n’utilisera aucune énergie fossile pour son chauffage et son électricité. Détail du projet.

© A.Zuga SarlAtrium du bâtiment principal

À la rentrée 2009, la région Poitou-Charente prévoit d’inaugurer le 1er lycée 100% énergies propres d’Europe à Poitiers, dans le quartier Saint-Eloi. Derrière ce slogan se cache un projet qui se veut exemplaire en termes d’efficacité énergétique, d’éco-construction et d’intégration paysagère. À l’heure où le baril de pétrole flambe, le lycée Kyoto apparaît de plus en plus comme l’exemple à suivre sur le plan de l’utilisation des énergies renouvelables et locales, explique la région.
Conçu par le cabinet d’architectes SCAU, en partenariat avec le bureau d’études Technip TPS et la société d’ingénierie environnementale CEDRE, le futur établissement de 16.500 m2 accueillera 500 élèves et apprentis des filières agricole et hôtelière. Baptisé Lycée
Kyoto, l’établissement sera organisé autour de plusieurs bâtiments : le bâtiment principal regroupant les salles de cours et les lieux de vie (bibliothèque, foyer des élèves, cantines, espace multimedia), les ateliers pour les travaux pratiques, les logements de fonction et l’internat.

Pour s’affranchir des énergies fossiles, les concepteurs du lycée ont cherché avant tout à réduire les besoins énergétiques des bâtiments. Ils ont pour cela privilégié le bioclimatisme avec gestion des apports solaires pour en bénéficier l’hiver et s’en protéger l’été et maximisation de l’éclairage naturel. Pour cela, les concepteurs prévoient la réalisation d’un atrium vitré et végétalisé qui constituera le cœur du bâtiment principal et régulera la température des lieux de vie attenants été comme hiver. La problématique du confort d’été a été la plus difficile à résoudre, nous avons donc énormément travaillé sur la conciliation entre apport de lumière naturelle et protection solaire contre l’échauffement, explique François Gillard, architecte du cabinet SCAU.

© A.Zuga Sarl
Maquette du projet


Pour limiter les déperditions énergétiques en hiver, l’enveloppe des bâtiments a été plus isolée que ce que n’exige la réglementation thermique 2005 (RT2005). Selon le type de bâtiment, l’isolation sera soit par l’extérieure soit intégrée mais les éventuels ponts thermiques ont tous été traités. L’inertie thermique a également été recherchée par la limitation des faux-plafonds et par la mise en place de plusieurs cloisons lourdes.
Autre point majeur : les équipements électriques et électroménagers utilisés seront tous faiblement consommateurs d’énergie.

Résultats, les besoins énergétiques des bâtiments devraient être minimes : 3 kwh/m² par an pour le chauffage et 1 kWh/m² par an pour l’électricité contre 90 kWh/m2/an de chauffage et 45 kWh/m²/an d’électricité dans un bâtiment classique répondant à la RT2005.
Pour fournir ces quelques kWh, les concepteurs n’ont pas fait appel aux énergies fossiles mais au solaire thermique pour la production d’eau chaude et au réseau de chaleur pour le chauffage des bâtiments bien que celui-ci soit raccordé à l’incinérateur d’ordures ménagères installé à proximité. Originalité de l’installation, une cuve de 1.000 m3 stockera en été les calories du réseau de chaleur produites par l’incinérateur pour les restituer en hiver.
Côté électricité 900 m² de panneaux photovoltaïques seront installés sur le bâtiment d’enseignement général et deux unités de cogénération de 25 kW électrique fonctionnant à l’huile végétale compléteront la production de chaleur et d’électricité.

Les maîtres d’ouvrage ont également mené une réflexion sur les matériaux de construction utilisés surtout pour leurs impacts sanitaires et leur recyclabilité mais également en termes de fonctionnalité, de qualité d’intégration et de pérennité des bâtiments. Résultats, du bois labellisé PEFC non traité et non lazuré sera utilisé en façade et en brises soleil ; la cellulose, le chanvre ou la fibre de bois serviront d’isolant, les pierres de soubassement seront de provenance locale et les peintures seront sans solvants.

L’intégration paysagère et la gestion des eaux pluviales sur le site a par ailleurs fait l’objet d’une étude à part entière. Le traitement du paysage a ainsi été favorisé dans une approche de type écosystème préservant et augmentant la biodiversité. La majorité des espaces herbeux seront en prairie et les toitures terrasse des ateliers seront végétalisées. La gestion des eaux pluviales et des eaux d’orages sera intégrée au paysage à travers un bassin de rétention des eaux pluviales de 200m2 enherbé, des noues fleuries ainsi que des fossés et des tranchées drainantes. Les eaux pluviales récupérées, puis stockées, seront ensuite réutilisées pour les espaces extérieurs ou les sanitaires.

Après plus de deux ans de réflexion et de concertation, les travaux ont commencé en novembre 2007 et devraient se terminer en décembre 2008. En attendant l’ouverture du lycée en septembre 2009, le site est régulièrement ouvert au public.

F.ROUSSEL
Site du projet
Publié sur Actu-environnement