9 juin 2008

Bientôt une maison d'exception Très Haute Performance Energétique à Paris

Dans un peu plus d'un an se dressera dans le 14e arrondissement de Paris, une maison d'exception équipée de capteurs solaires thermiques et photovoltaïques, d'une structure bois, de géothermie et qui consommera moins de 50 kwh/m2/an.

© ART’UR Architectes
Façade vitrée avec serre tropicale En septembre prochain, à Paris dans le 14e arrondissement, commencera un chantier de construction tout particulier : une maison répondant aux exigences du label « basse consommation » et conçue dans le cadre de la démarche Haute Qualité Environnementale (HQE). Baptisé Maison 14, ce bâtiment est le fruit d'une réflexion commencée en 2005 entre Laurent Natkin, concepteur et maître d'œuvre et le cabinet d'architecture ART'UR Architectes. L'objectif, concevoir un bâtiment réconciliant l'urbain et le végétal et répondant aux enjeux énergétiques actuels tout en assurant un niveau de confort élevé : une première à Paris selon le cabinet d'architectes.

Prévue entre deux immeubles mitoyens, sur cinq niveaux pour une superficie habitable de plus de 550 m2, cette maison se veut très peu consommatrice d'énergie. Ses concepteurs prévoient une consommation d'énergie primaire de 46 kWh/m2/an, elle pourra donc prétendre au label Très Haute Performance Energétique puisqu'elle consommera 20% de moins que ce que la réglementation thermique 2005 exige. Pour atteindre ces consommations, les concepteurs misent sur une enveloppe étanche et bien isolée, constituée entièrement de bois (planchers, poutres), de triple vitrage autonettoyant sur la totalité des deux façades de la maison, d'une zone tampon vitrée sur la façade Nord et de laine de bois pour l'isolation. Seuls les fondations et le sous-sol seront en béton.

© ART’UR Architectes
Arrière de la maison
Les besoins en chaleur seront assurés par de la géothermie grâce à l'implantation de capteurs verticales à 100 mètres de profondeur et équipés d'une pompe à chaleur eau/eau. Un système d'extraction d'air double flux permettra de limiter les pertes de chaleur. 10 m2 de capteurs solaires thermiques sous vide installés sur le toit terrasse permettront d'alimenter en eau chaude sanitaire les robinets, les douches et la piscine installée en sous-sol. Le système géothermique sera sollicité pour faire l'appoint.
En été, le rafraîchissement sera assuré par la géothermie à travers les planchers. La présence d'une serre tropicale et d'un bassin d'eau dans la zone tampon de la façade Nord servira de « réserve de fraîcheur ». Un courant ascendant sera assuré par la gestion intelligente des ouvertures placées à la base et en partie haute de la serre. Le système de ventilation de la maison puisera de l'air frais dans cette zone tampon.
17 m2 de capteurs photovoltaïques installés sur le toit de la serre assureront la production d'électricité qui ne sera pas autoconsommée mais revendue sur le réseau. L'éclairage de la maison se fera uniquement par LED.

Question gestion de l'eau, une cuve de récupération d'eau de pluie de 1.000 litres alimentera le bassin de la serre, les toilettes de la maison et servira à l'arrosage du jardin. Pour l'eau potable, un système de traitement anti-légionellose est prévu. Les concepteurs comptent également beaucoup sur la serre de la façade pour assurer le confort acoustique, hygrométrique, visuel et olfactif de la maison.

D'un budget total de 2 millions d'euros, hors foncier, ce projet d'exception sera entièrement financé par le propriétaire Laurent Natkin. Les travaux devraient débuter en septembre prochain et durer un an. Ensuite, pendant trois ans, la maison servira de maison d'exposition pour les industriels qui veulent tester et présenter leurs nouvelles technologies de vitrage, d'éclairage et de production d'énergie. Elle pourrait donc être ouverte au public.

F.ROUSSEL

Publié par actu-environnement

3 juin 2008

La Panne