10 décembre 2008

Produire et vendre son électricité

Pour compléter vos revenus, vous pouvez envisager de vendre de l'électricité. Vous ne le savez peut-être pas, mais la loi impose à Electricité de France (EDF) de racheter la production fabriquée par les particuliers qui ne la consomment pas. Si vous produisez de l'électricité avec une éolienne, vous pouvez compter sur une base de 8,38 centimes d'euro par kWh transmis à EDF. Ainsi, une éolienne produisant 10 000 kWh/an, permet de percevoir 838 euros. Pour ce type d'installation, la durée du contrat avec EDF est fixée à 15 ans, période pendant laquelle vous continuez à bénéficier de ce tarif.

Et si vous avez décidé de vous équiper en panneaux solaires, le tarif de rachat est fixé à 30 centimes d'euro par kWh et vous pouvez également bénéficier d'une prime supplémentaires de 25 centimes d'euro par kWh. Une condition : les panneaux doivent occuper une fonction technique ou architecturale essentielle à l'acte de construction de votre habitation. Au total, un panneau de 20 m², produisant en moyenne 2 000 kWh/an, peut rapporter jusqu'à 1 100 euros de rente annuelle. Pour les panneaux solaires, la durée du contrat d'achat est fixée à 20 ans.

Comment s'y prendre ?

electricité
Il faut compter entre 20 et 25 000 euros pour l'installation de panneaux solaires © L'Internaute / Betty Barlet-Bas

Pour produire son électricité, il vous faudra d'abord investir dans des installations spécifiques qui ont un coût. Pour une éolienne, il faut compter environ 1 000 euros par kWh de puissance. Mais tout dépend du nombre d'heures de vent dans l'année. Ainsi, pour produire 10 000 kWh annuels, il vous faudra une éolienne d'environ 6 kWh de puissance. Soit un montant de 6 000 euros à l'achat qui vous rapporteront 838 euros par an si vous vendez la totalité de votre production à EDF. Enfin, une éolienne procure un avantage fiscal. En effet, sur votre déclaration, vous pouvez déduire 50 % de son prix d'acquisition.

Pour des panneaux solaires, il faut compter entre 20 000 et 25 000 euros. A cela il faudra ajouter entre 4 000 et 8 000 euros pour un chauffe-eau solaire, et entre 7 000 et 13 000 euros pour l'installation d'une pompe à chaleur. Il s'agit donc d'un investissement à long terme car votre installation ne s'amortit qu'au fil des versements d'EDF. Notez tout de même que, depuis le 1er juillet 2006, ce type d'investissement est devenu plus avantageux. En effet, si vous équipez votre résidence principale, vous avez droit à un crédit d'impôt de 50 % sur le coût du matériel.

Enfin, sachez qu'EDF met des experts à votre disposition, capables de vous fournir des conseils sur l'intégration des installations dans votre habitation.

25 octobre 2008

Isolants d'origine végétale et animale : un large choix de produits naturels

HockCrédit : Hock

Véhiculant l’image de produits « naturels », les matériaux d’isolation à base de fibres de bois, ouate de cellulose, chanvre, lin, liège, laine de mouton ou plumes de canard font l’objet depuis quelques années d’un intérêt croissant des particuliers

30 août 2008


Un petit clip de Les Marcel et son Orchestre: quel monde allons nous laisser à nos enfants?

Dans le concept dénonce-déconne qui leur est propre, le groupe du Nord s'investit avec Greenpeace pour notre planète.

Le texte:
QUI A MIS LE FEU CHEZ LES PINGOUINS ?

Je suis scandalisé nous dit le chef d’Etat
Au dernier sommet sur ce sujet
Mes déclarations ont fait sensation

Si on veut déposer un projet de loi

Soyons prudents c’est un sujet brûlant

Faut pas non pus faire peur aux investisseurs

Le réchauffement doit pas empêcher la croissance


QUI A FAIT DEBORDER LES OCEANS ?

Me montrez pas du doigt se plaint l’industriel
J’me plie déjà aux réglementations

Beaucoup de pays sont moins ttillons

Réduire les gaz à effet de serre

Je vous jure d’y réfléchir

Mais mon résultat ne doit pas en pâtir

Pas de planète sans casser de CO2

Su c’est pas toi, si c’est pas moi

On fait pas de planète sans casser de CO2

Si personne n’est responsable

Pas de planète sans casser de CO2

Qui s’occupe de ce paquet encombrant

On fait pas de planète sans casser de CO2



QUI FAIT LA DANSE DES PLUIES TORRENTIELLES ?

J’aimerais en parler nous dit le journaliste
Mais comment critiquer ce qui nous fait croûter

N’oubliez pas que la télé vit de la publicité


QUI A SCALPE LE KILIMANDJARO ?

Vous êtes gonflé dit la vache à lait
J’avoue je fais des prouts, oui je fais des prouts

Dois-je vous rappeler qui m’a domestiquée ?

Elevée enfermée dans des box en béton

On m’insémine on me gave de farine


Refrain

QUI A ENCORE MONTE LE CHAUFFAGE ?

Soyez raisonnable dit le scientifique
Mon boulot c’est d’chercher pas de contrôler

Comment mes travaux seront utilisés


QUI A FAIT UN TROU DANS L’OZONE ?

Je suis pas décideur rappelle le citoyen
Vous nous invitez à consommer différemment

Mais faudrait encore en avoir les moyens

J’ai pas fait des économies

Un crédit pour ma nouvelle voiture

El la laisser au garage

Pour m’entasser dans les transports en commun


On nous fait préférer les produits emballés
Hygièniques esthétiques carrément épatants

Paradoxalement nous devenons coupables

Irresponsables par nos choix polluants


Refrain

Issu du disque E=CM2 - Marcel et son Orchestre



24 août 2008

Le nucléaire, une irresponsabilité environnementale ?

DéCRYPTAGE - Actu-Environnement.com - 01/08/2008

La fuite d'effluents contaminés à l'uranium survenue le 8 juillet dernier sur le site de la Socatri-Areva au Tricastin (Drôme) a conduit la société Areva à limoger le directeur-général de sa filiale, la Socatri, et à verser une indemnisation aux agriculteurs lésés. Cette affaire renvoie à la responsabilité environnementale et au principe « pollueur-payeur » en matière d'industrie nucléaire.

© JM Richard

Ce mois de juillet aura été riche en événements radioactifs. Après les dysfonctionnements du chantier EPR à Flamanville, le tour de France des accidents nucléaires se poursuit : le 8 juillet, 74 kilos d'uranium répandus dans des effluents sur le site du Tricastin, le 17, fuite sur une canalisation de l'installation nucléaire de la CERCA à Romans-sur-Isère, puis, le 18 juillet, contamination de 15 salariés intérimaires travaillant à la centrale nucléaire de Saint-Alban (Isère), et, le 23, contamination d'une centaine de personnes au Tricastin. Des événements à la fois graves et ordinaires, qui s'inscrivent dans la « banalité du mal » qu'évoquait la philosophe Hannah Arendt, sorte de fatalité de la société du risque, dont l'opinion ne sait quelle gravité réelle leur attribuer. Quelques 900 incidents ''mineurs'' du type de ceux déclarés ces derniers jours au Tricastin sont recensés chaque année dans le nucléaire en France, témoignant, selon les experts, du bon contrôle de la filière, mais révélateurs, selon les écologistes, de la dangerosité de cette énergie. Cette série noire du nucléaire survient alors que la loi sur la responsabilité environnementale a été adoptée le 22 juillet 2008. Si celle-ci a inscrit dans le droit français la notion de préjudice écologique, elle n'a pas pris en charge le risque nucléaire. En effet, du fait des risques particuliers inhérents à l'industrie nucléaire et de leur caractère transfrontalier, la responsabilité civile des opérateurs ne relève pas du droit commun.

Un régime exorbitant du droit commun

En Europe, les exploitants d'installations nucléaires, publics ou privés, civils ou militaires, sont couverts par la Convention de Paris du 29 juillet 1960, la Convention complémentaire de Bruxelles du 31 janvier 1963, le Protocole du 16 novembre 1982, puis celui de février 2004 modifiant cette Convention. Ces textes prévoient que la réparation des dommages causés par un accident nucléaire sera effectuée sur fonds publics, dans le cas où les dommages excéderaient le montant couvert par l'assurance ou la garantie financière de l'exploitant. Mais cette « réparation » est elle-même limitée. En France, la transposition en droit interne de ces conventions s'est effectuée au travers des lois du 30 octobre 1968 et du 11 mai 1990 qui reposent sur le principe de la responsabilité objective de l'exploitant et de lui seul en cas d'accident nucléaire, mais limitent pour le moment cette responsabilité à 90 millions d'euros par accident, les coûts supplémentaires étant supportés par l'Etat dans la limite de 380 millions d'euros. La garantie financière sera portée à 700 millions d'euros dès l'application du Protocole de 2004, qui dépend maintenant de la ratification de l'ensemble des pays signataires.

Ces garanties publiques ne s'appliquent en fait qu'à des accidents nucléaires de niveau inférieur ou égal à 5 sur l'échelle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui s'élève jusqu'au niveau 7. La catastrophe de Tchernobyl fut de niveau 7, tandis que l'accident de Three Mile Island (Etats-Unis, 1979) fut de niveau 5, comme celui de Windscale (Grande-Bretagne, 1957), et celui de Saint-Laurent-des-eaux (France, 1980) de niveau 4. Même les riches Etats-Unis ne couvrent pas les accidents de niveau 6 et 7. Ce qui veut dire que les immenses conséquences de tels accidents seraient supportées par les victimes. La possibilité – et la réalité historique à Tchernobyl – d'accidents de niveaux 6 et 7 devrait être reconnue et prise en charge par l'industrie nucléaire. Une ''écotaxe'' assurancielle pourrait s'appliquer pour tous les niveaux d'accidents nucléaires, mais elle n'existe pas.

Une proposition équitable d'internalisation des coûts du risque nucléaire majeur a été formulée par deux économistes allemands. Elle consiste à appliquer le principe « pollueur-payeur » en prélevant une taxe d'un centime d'euro par kWh produit par chaque réacteur dans le monde. En l'an 2000, la production nucléaire primaire d'électricité des 440 réacteurs du monde fut de 2586 TWh (2586 x 109 kWh). Le fonds ainsi constitué par les sommes recueillies auprès des opérateurs nucléaires serait donc abondé à hauteur de plus de 25 milliards d'euros par an. En vingt ans, le montant de ce fonds serait d'un ordre de grandeur suffisant pour indemniser les victimes et couvrir les autres coûts d'un accident nucléaire majeur.


© IRSN
Site nucléaire de Tricastin

Aux Etats-Unis, au milieu des années cinquante, alors que le nucléaire civil commençait à intéresser quelques investisseurs privés aux Etats-Unis, se posa la question de la responsabilité des opérateurs en cas d'accidents. Les compagnies d'assurances refusant de couvrir un risque difficilement chiffrable, le sénateur Clinton Anderson et le député Melvin Price proposèrent au Congrès, dès 1957, une loi de court terme (10 ans) destinée à aider le développement du nucléaire civil naissant en apportant la garantie de l'Etat fédéral en cas d'accident. Plus précisément, cette loi plafonnait la responsabilité de l'industrie nucléaire à 560 millions de dollars et limitait la couverture des compagnies d'assurances privées à 100 millions de dollars par réacteur. Plusieurs fois prorogé, l'actuel Price-Anderson Act rehausse ces plafonds à 9,1 milliards de dollars et 200 millions de dollars respectivement. Le coût de la catastrophe de Tchernobyl a été estimé à 360 milliards de dollars pour les seuls pays de Russie, Ukraine et Biélorussie. Le coût d'un accident nucléaire majeur aux Etats-Unis est évalué entre 500 et 600 milliards de dollars selon la situation géographique du réacteur qui serait en cause. Compte tenu du plafond de 9,1 milliards de dollars, on peut dire que l'industrie nucléaire américaine n'est responsable que de 2% des coûts potentiels d'un accident majeur dû à son activité ! Les autres 98% seraient payés par le contribuable, via le Trésor fédéral. Autant dire qu'on est loin du principe « pollueur-payeur » de la Conférence de Rio (1992). Une étude a estimé que le Price-Anderson Act est l'équivalent d'une subvention publique annuelle de 3,4 milliards de dollars 1990 de frais d'assurances évités à l'industrie nucléaire américaine.

Le 22 juillet dernier a été transposée en droit français, avec un an de retard, la directive (2004/35 du 21 avril 2004) sur la responsabilité environnementale en ce qui concerne la prévention et la réparation des dommages environnementaux. C'est la première réglementation européenne strictement fondée sur le principe « pollueur/payeur ». Lors du débat parlementaire, le député Yves Cochet (Verts) a proposé la création d'un fonds d'indemnisation des victimes, provisionné par les entreprises elles-mêmes, plutôt que par le contribuable. La question du délai de prescription suite au fait générateur d'un dommage environnemental a également été posée. Sa durée, fixée à 30 ans, s'avère insuffisante pour se tourner vers les industriels responsables de dommages, tels que la persistance de la radioactivité, ou l'incidence des PCB dans le Rhône, qui perdure plusieurs décennies après leur interdiction. Enfin, le député s'est étonné que le nucléaire fasse partie des activités exemptées de responsabilités environnementales : la loi doit s'appliquer aux dommages éventuels environnementaux et de santé humaine que pourraient causer les centrales nucléaires.

Qu'il s'agisse de l'indemnisation des victimes, de la remise en état de l'environnement après un accident nucléaire, ou de la durée de la responsabilité d'un industriel tel que le groupe Areva après un dommage en France, ce qui frappe, c'est la disproportion entre les financements prévus par les Conventions européennes et les coûts réels, qui incombent à la collectivité. Les dommages nucléaires sont toujours explicitement exclus des polices d'assurance, ce qui implique que les dossiers d'indemnisation ne seront pas gérés par les assureurs habituels des victimes, mais par un dispositif spécifique. Quant aux maladies présumées avoir pour cause l'accident nucléaire, elles sont définies par décret. Les niveaux d'indemnisations sont également fixés par décret. L'interlocuteur en cas d'accident grave n'est pas clairement désigné. Il reste à instaurer un guichet unique afin que les victimes puissent identifier un seul référent pour l'indemnisation. Et surtout, à élaborer des dispositifs de gestion de situation post-accidentelle, non pas tant « pour » la société, qu' « avec » elle.

Agnès SINAI

* Michael Kelly et Johannes Welcker, ''Risk Cover for Nuclear Power Stations'', http://www.uni-saarland.de/fak1/fr12/welcker/Nuclear_Risk.html
** J.A. Durbin et G.S. Rothwell, ''Subsidies to Nuclear Power Through Price Anderson Liability Limit'', Contemporary Policy Issues, Vol. VII, 1990, pp. 73-79.

11 août 2008

Beckerich, une commune verte exemplaire

Au cœur de la vieille Europe, dans cette commune luxembourgeoise de 2 200 habitants, les autorités locales mettent en œuvre un programme de développement écologique depuis 1990. Il vise l'autonomie énergétique.

Reportage :
K. Landaburu
France 24

31 juillet 2008

Vents contraires autour des éoliennes

Alors que le Grenelle de l'environnement a placé les éoliennes au cœur de la production d'électricité d'origine renouvelable en France, un projet de décret et une étude critique de l'Institut Montaigne relancent la polémique autour de cette énergie.

© Carine Seghier

Efficacité relative, surcoûts importants, modification du paysage… Les critiques sont nombreuses lorsqu'il s'agit de parler des éoliennes. Une étude récente publiée par l'Institut Montaigne vient apporter de l'eau au moulin des nombreux détracteurs de cette énergie renouvelable… Le rapport, intitulé « Eoliennes : nouveau souffle ou vent de folie » et rédigé par Vincent Le Biez, élève ingénieur de Polytechnique, met en cause le développement massif de cette filière en France, jugée coûteuse et peu efficace. Au même moment, un projet de décret visant à encadrer l'implantation d'éolienne de plus de 50 mètres revient sur la table, faisant bondir les principales associations environnementales et les acteurs de la filière.

Pourtant, l'énergie éolienne figure au cœur du dispositif français de développement des énergies renouvelables afin d'atteindre à l'horizon 2020 l'objectif européen de 23 % d'énergies renouvelables en France.
Le potentiel éolien français est en effet très important, le deuxième d'Europe : 200 TWh exploitables par an et sous-exploités pour l'instant. En 2007, 2,4 GW étaient installés, auxquels il faut ajouter, selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), 3 GW installés au cours du premier semestre 2008 et 7,3 GW qui ont d'ores et déjà reçu un permis de construire.
Le Grenelle de l'environnement a établi un scénario portant à 25 GW l'objectif de puissance installée d'ici 2020, ce qui représenterait 10 % de la consommation électrique française. Un scénario qui impliquerait de multiplier par 4 le nombre d'éoliennes installées et par 10 leur puissance. Il s'agirait alors d'installer 19 GW terrestres et 6 GW offshore.

Bataille autour des coûts

Une étude de l'Institut Montaigne a d'ores et déjà chiffré le développement du parc éolien français prévu par le Grenelle de l'environnement. Celui-ci aurait pour conséquence un surcoût annuel moyen de 1 milliard d'euros d'ici à 2020 et de 2,5 milliards au-delà. Ce qui lui fait dire que le déploiement de l'éolien n'est pas la solution économique la plus appropriée pour la France. Ce rapport vient confirmer l'avis de la Commission de régulation de l'énergie et d'autres associations peu ou pas favorables aux éoliennes.
Le coût d'installation des éoliennes est exorbitant, commente Jean-Louis Butré, président de la Fédération environnement durable. Si la France suit le programme du SER qui projette d'installer 14.000 éoliennes, on aboutit à un surcoût de 2,5 milliards d'euros, ce qui est une catastrophe économique pour la France. Un débat national doit être ouvert. Nous ne fabriquons pas d'éoliennes sur notre territoire, nous les importons, très peu d'emplois sont liés à cette énergie, il faut donc réfléchir à investir cet argent dans d'autres énergies renouvelables plus rentables mais aussi dans l'économie d'énergie.
Selon Raphaël Claustre, directeur du Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER), les données sur lesquelles s'appuie l'étude ne sont pas pertinentes. L'auteur de l'étude se base sur le surcoût total de l'éolien (investissement initial, maintenance, renforcement du réseau…) et non sur la facture finale d'électricité. Aujourd'hui, le prix de vente d'un MW atteint entre 70 et 80 €, celui de l'éolien atteint 82 €. J'ai tendance à dire que les prix de vente vont se croiser dans les trois prochaines années mais cela est susceptible d'arriver beaucoup plus tôt. Quant au réseau qui est sous-développé aujourd'hui, il est clair qu'il va falloir l'adapter et que cela a un coût, comme pour tout développement d'une énergie nouvelle. L'investissement sera-t-il rentable ? C'est la question que soulèvent les détracteurs de cette énergie.

L'efficacité des éoliennes en question

L'énergie éolienne est intermittente. Elle est fortement variable au cours du temps. Une éolienne délivre sa puissance maximale dans des conditions précises : si la vitesse du vent est trop faible ou trop rapide, les conditions optimales ne sont pas atteintes et l'éolienne produit peu ou pas d'électricité. Or, l'électricité n'est pas une énergie qui se stocke : elle doit être instantanément consommée sinon elle est perdue. Les périodes de production d'une éolienne, par exemple, ne correspondent pas forcément aux pics de consommation, ce qui nécessite donc une autre source d'énergie venant répondre à la demande et compenser les besoins. De nombreuses recherches sont en cours actuellement pour développer le stockage de l'électricité et résoudre ainsi cette question.
C'est une énergie irrégulière, pour compenser les périodes creuses de production, il faudrait développer des centrales thermiques. C'est faire machine arrière, argumente Jean-Louis Butré.
Pour Raphaël Claustre, cet argument n'en est pas vraiment un : il va falloir évoluer dans un cadre intelligent. Aujourd'hui, seulement 1 % de l'électricité produite en France est intermittente. En tendant vers des objectifs de 20 ou 30 %, nous devrons développer des réseaux intelligents. Les recherches sont en cours à ce sujet, les progrès sont accessibles.

Un projet de décret pour les grandes éoliennes

Au même moment, un projet de décret écarté lors du Grenelle de l'environnement, visant à soumettre à autorisation les éoliennes de plus de 50 mètres, revient sur la table des pouvoirs publics, faisant bondir les associations environnementales et les acteurs de la filière. Soumis à discussion au sein du Comop 10 du Grenelle de l'environnement, la proposition induite par les associations de protection des paysages et soutenue par l'administration de classer les grandes éoliennes selon la procédure d'installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) avait alors été rejetée par les participants. Ceux-ci jugeaient que le régime actuel d'autorisation était adapté à la subtilité et à la complexité des situations.
Les grandes éoliennes seraient soumises au même régime qu'une centrale thermique, c'est disproportionné. Nous sommes étonnés, aujourd'hui, suite à la logique de concertation mise en place lors du Grenelle, que ce décret revienne sur la table alors que les participants se sont déclarés contre, déclare Raphaël Claustre.
C'est une mesure qui me semble normale, note au contraire le président de la Fédération environnement durable. Une éolienne, c'est une grosse machine industrielle avec près de 400 tonnes de béton, un mât de plusieurs dizaines de haut, des pales qui ont l'envergure d'un A380…
Du côté du MEEDDAT, on affirme que ce projet de décret n'a pas encore fait l'objet d'une décision.

Au-delà de cette nouvelle polémique, on notera qu'aucune énergie ne fait l'unanimité. Le nucléaire soulève (peut-être plus que jamais) l'épineux problème de la sécurité, le thermique contribue à l'effet de serre, le solaire a des progrès à faire en terme de rendement et l'éolien impacte les paysages… Au final, il semble bel et bien que la seule énergie vraiment verte est celle… que l'on ne consomme pas !

S.FABREGAT pour actu-environnement

30 juillet 2008

Votre écran de veille pour aider la recherche

Militant depuis 3 années pour le World Community Grid, je me permets de vous démarcher aujourd’hui.

La recherche scientifique a besoin d'effectuer des calculs de plus en plus complexes pour résoudre les grands problèmes humanitaires de notre époque. Ces calculs peuvent durer des centaines d'années sans une puissance de calcul informatique adaptée. La mission du World Community Grid est donc de mutualiser la puissance de calcul inutilisée de tous les PC et de créer la plus vaste grille de calcul scientifique au service de l'humanité.

Donnez le temps pendant lequel votre ordinateur est en veille à des projets qui serviront à l'humanité toute entière ! Nous fournissons gratuitement le logiciel sécurisé et vous devenez membre d'une communauté qui aide à changer le monde. Une fois le logiciel installé, vous ferez partie du World Community Grid. Aucune autre action de votre part n'est requise, c'est aussi simple que cela ! Pour en savoir plus et adhérer, cliquez ici.

Concrètement, c’est un écran de veille qui aide à la recherche scientifique sur des programmes hautement éthiques (SIDA, Cancer, Dingue, malnutrition… et non pas OGM, clonage, nucléaire…)

29 juillet 2008

Dell se met au vert

Dell se met au vert et annonce Studio Hybrid, une nouvelle gamme d'ordinateurs de bureau compacts qui seraient constitués à 95% de matériaux recyclables et consommeraient 70% de moins qu'un ordinateur standard.

Ces petites machines débutent à 449 euros et peuvent intégrer un processeur Intel Celeron 550 (2,0 GHz) ou différents modèles de Core 2 Duo de dernière génération (T2390, T5750 ou T7250), de 1 à 4 Go de mémoire vive DDR2 (à 667 MHz), une puce graphique intégrée Intel 3100, un disque dur de 160 à 320 Go (à 5400 tr/min), un lecteur de DVD ou Blu-Ray à chargement par fente et un tuner TV. Ces machines proposent une connectique complète avec ports USB (dont 2 en façade), port FireWire, réseau RJ45, connecteurs audio jack et optique, sortie DVI et HDMI et lecteur de carte mémoire, le tout dans une machine qui est d'après Dell 80% plus petite que la plupart des ordinateurs de bureau.

Enfin, ce concurrent du Mac Mini d'Apple dispose de coques interchangeables parmi lesquelles se trouve une coque en bambou soulignant le penchant écologique de la gamme. Les commandes sont d'ores et déjà ouvertes sur le site internet de Dell.

Famille Dell Studio Hybrid

23 juillet 2008

Quelques vérités sur le nucléaire

Les promoteurs du nucléaire, qui ont immensément plus accès aux médias que leurs détracteurs, en profitent pour tromper l'opinion publique avec des déclarations comme :

"Les énergies renouvelables ont une production négligeable par rapport au nucléaire" ou "L'énergie nucléaire est en plein développement sur la planète" ou encore "L'Allemagne prétend sortir du nucléaire, mais elle achète l'électricité nucléaire française".

Tout ceci est parfaitement faux. Il est nécessaire de faire connaître la vérité :

- Les énergies renouvelables produisent beaucoup plus que le nucléaire
- L'hydroélectricité produit à elle seule plus que le nucléaire
- Les statistiques officielles donnent au nucléaire une importance qu'il n'a pas
- Le nucléaire ne couvre que 2,5% de la consommation mondiale d'énergie
- Cette part, déjà très faible, va encore se réduire à l'avenir
- Depuis 4 ans, l'Allemagne est exportatrice nette d'électricité vers la France

Les éléments présentés dans ce document sont basés sur les données officielles et tout particulièrement sur les rapports publiés par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) et par le Réseau de transport de l'électricité (RTE), filiale d'EDF. Autant dire qu'il s'agit d'organismes peu soupçonnables d'activisme antinucléaire…

1. Production des Enr
2. Statistiques
3. Avenir
4. Allemagne exportatrice
5. Conclusion



Références :

Agence internationale de l'Energie (AIE)
KEY WORLD ENERGY STATISTICS 2007 (basé sur les chiffres 2005)
http://www.iea.org/textbase/nppdf/free/2007/key_stats_2007.pdf

Réseau de transport de l'électricité (RTE-EDF)

RESULTATS TECHNIQUES DU SECTEUR ELECTRIQUE EN FRANCE

* 2007 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2007.pdf
* 2006 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2006.pdf
* 2005 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2005.pdf
* 2004 : http://www.rte-france.com/htm/fr/mediatheque/telecharge/rtse_2004.pdf

18 juillet 2008

Nouvelle fuite d'uranium signalée dans la Drôme

Source: Reuters


PARIS (Reuters) - Une fuite d'uranium, dont on ignore l'ampleur, a été signalée à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) jeudi par une usine franco-belge du groupe Areva, à Romans-sur-Isère (Drôme), apprend-on vendredi.

Areva assure qu'il n'y a aucune conséquence sur l'environnement. L'ASN ne se prononce pas. La fuite fait suite à la découverte le 7 juillet dernier d'une première fuite près de la centrale nucléaire de Tricastin, entre Drôme et Vaucluse.

La nouvelle fuite, constatée lors d'une opération d'entretien, durait depuis plusieurs années, reconnaît l'exploitant, la société FBFC, qui fabrique du combustible nucléaire à partir d'uranium.

L'ASN dit avoir constaté que la canalisation reliant un atelier de fabrication de combustible à une station de traitement n'était pas conforme à la réglementation.

Areva assure que la fuite est circonscrite au site et n'a "aucun impact sur l'environnement". L'entreprise propose de classer l'incident au niveau 1 de l'échelle internationale des événements, juste au-dessus du niveau zéro qui est le plus bas.

"Le dispositif de surveillance montre que cet incident n'a eu aucun impact sur l'environnement. La tuyauterie défaillante a été fermée par les équipes", explique Areva dans un communiqué.

L'ASN ne se prononce pas et annonce que des mesures vont être faites. L'usine franco-belge FBFC de fabrication de combustible a informé l'ASN jeudi vers 17h00.

Trois inspecteurs de l'ASN se sont rendus sur place et ont relevé que "la rupture de cette canalisation enterrée daterait, selon l'exploitant, de plusieurs années".

L'usine devait procéder vendredi au nettoyage de la zone contaminée, et l'ASN lui a demandé d'analyser la totalité des matériaux retirés pour évaluer les rejets en uranium.

"Les inspecteurs ont relevé la non-conformité de cette tuyauterie vis-à-vis des exigences de la réglementation applicable qui demandent une capacité de résistance aux chocs suffisante pour éviter toute rupture", ajoute l'ASN.

INSPECTIONS SUR TOUS LES SITES FRANCAIS

Le 7 juillet, une fuite était survenue à l'usine de retraitement Socatri, autre filiale d'Areva, sur le site de la centrale de Tricastin, après le débordement d'une cuve de rétention lors d'une opération de nettoyage.

Après cet incident, des taux anormaux d'uranium, qui semblent sans rapport apparent avec l'incident Socatri, ont été relevés dans l'environnement. Areva estime qu'il n'y a aucun rapport entre les deux affaires.

Des mesures conservatoires restreignant l'usage et l'accès à l'eau potable ont été prises à la suite du premier incident dans plusieurs communes et restent en vigueur.

La Socatri ayant pris plus de huit heures pour signaler l'incident à l'ASN, qui à son tour n'en a informé les autorités locales que six heures plus tard, l'affaire a suscité l'indignation des associations écologistes. Elles parlent de "rétention délibérée d'informations".

L'ASN a saisi la justice et Areva a annoncé jeudi le remplacement du directeur général de la Socatri. La présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, s'est rendue à Tricastin et à FBFC vendredi.

Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, a annoncé jeudi un contrôle des nappes phréatiques à proximité de toutes les centrales nucléaires françaises, qui produisent environ 80% de l'énergie électrique du pays.

L'association France nature environnement (FNE) ironise dans un communiqué sur le "Tour de France des accidents nucléaires" de l'ASN et estime que cette autorité n'est pas assez indépendante. La CGT a demandé dans un communiqué au Premier ministre d'organiser une "table ronde" sur la sûreté nucléaire.

A Bruxelles, Ferran Tarradellas, porte-parole du commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs, a déclaré que la Commission était en "contact étroit" avec les autorités françaises depuis l'incident de Tricastin et n'a pas exclu l'envoi d'inspecteurs sur les sites concernés.

Un système d'alerte européen oblige les Etats membres de l'UE à alerter leurs partenaires en cas de fuite radioactive qui risque d'avoir des conséquences sanitaires dans d'autres pays, comme la Slovénie l'a fait début juin.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser

Efficacité énergétique : l'Europe s'attaque au mode « veille » des appareils électriques

Les appareils électriques devront bientôt respecter des exigences supérieures en termes d'efficacité énergétique notamment en mode veille pour être commercialisé en Europe. Les Etats membres ont en effet approuvé le règlement de la Commission.


© Darko Lazarevski



Les États membres de l'Union ont approuvé hier la proposition de règlement de la Commission européenne visant à réduire la consommation d'électricité, en mode veille, des appareils électroménagers et des équipements de bureau. Ce règlement découle de la directive 2005/32/CE sur l'éco-conception des produits. Il fixe les exigences d'efficacité énergétique que devront respecter tous les produits commercialisés en Europe dans le but de diminuer de 73 % d'ici à 2020, la consommation d'électricité en mode veille de ces appareils dans l'Union. Voilà un instrument concret qui permettra à l'Union d'atteindre ses objectifs en matière d'efficacité énergétique et de protection du climat, tout en permettant au citoyen de faire des économies, a commenté Andris Piebalgs, membre de la Commission chargé de l'énergie. Réduire la consommation en veille des appareils fait partie des mesures pour la mutation de notre modèle de consommation, a déclaré de son coté Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du territoire.

Voilà un instrument concret qui permettra à l'Union d'atteindre ses objectifs en matière d'efficacité énergétique et de protection du climat - Andris Piebalgs
Le règlement proposé s'applique à tous les appareils électriques utilisés à la maison et au bureau tels que les téléviseurs, les ordinateurs, les fours à micro-ondes, etc. Suivant les fonctionnalités du produit, la consommation maximale autorisée en mode veille sera limitée à 1 ou 2 watts d'ici à 2010. À compter de 2013, le niveau de consommation électrique admissible sera abaissé à 0,5 watt ou 1 watt, un seuil proche des niveaux réalisables avec les meilleures techniques disponibles. Les modalités de mise en œuvre graduelle laissent aux fabricants le temps nécessaire pour adapter leurs produits aux nouvelles exigences, explique la Commission.

À l'heure actuelle, la consommation d'électricité liée aux veilles des appareils avoisine les 50 TWh par an dans l'Union européenne. Selon un rapport publié par le service scientifique interne de la Commission européenne en 2007, cette consommation est en hausse : usage généralisé d'appareils comme le lave-vaisselle, le sèche-linge ou encore le climatiseur, essor de l'électronique grand public et des équipements informatiques et de communication, augmentation du nombre d'appareils détenus en double ou en triple exemplaire dans les ménages... En l'absence de toute action politique visant à contrer cette tendance, la Commission estime que cette consommation devrait encore augmenter fortement au cours des vingt à trente prochaines années.

À travers ce règlement, la Commission espère ainsi ralentir cette progression. La réduction de 73% de consommation prévue par ce texte équivaut à la consommation annuelle d'électricité du Danemark et représente une économie d'environ 14 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an. La commission espère de surcroît que les effets bénéfiques de cette réglementation se feront également sentir dans d'autres parties du monde car nombre des produits concernés sont vendus hors Europe.

Le règlement proposé va désormais être soumis au Parlement européen, dans le cadre de sa mission de contrôle. Il devrait être adopté formellement par la Commission courant 2008 et entré en vigueur à la suite. De nouvelles mesures sur l'écoconception applicables à d'autres catégories de produits verront le jour dans les prochains mois.

F.ROUSSEL
Actu-Environnement.com

16 juillet 2008

Abolir la SHON qui s’oppose à la construction durable.

La SHON – surface hors œuvre nette – sert de base depuis trente ans au calcul des densités autorisées, le coefficient d’occupation des sols étant le rapport entre la SHON et la surface du terrain. Elle sert par conséquent de base au calcul de la charge foncière (le prix du terrain), des taxes locales, du nombre de places de stationnement à réaliser… Aussi, l’intérêt du maître d’ouvrage, promoteur ou simple pétitionnaire, consiste-t-il à réaliser le moins de SHON pour le plus de SHAB (surface habitable) ou de S.U. (surface utile) possibles, car il paie la première, vend ou vit la seconde. Le rapport SHAB ou SU sur SHON est de fil en aiguille devenu la contrainte principale imposée aux concepteurs. Si cette contrainte est lourde pour l’architecture, elle n’a pas de sens pour l’économie de la construction, à l'inverse du rapport SHAB – SHOB (surface hors œuvre brute).

La SHON est un monstre bureaucratique dont les effets pervers vont à l’encontre de tous les idéaux actuels en matière d’architecture, d’urbanisme et de développement durable. L’idéologie qui la soutend est la lutte contre la densification des tissus urbains, or cette densification s’avère de nos jours une nécessité pour l’amélioration des logements comme pour la lutte contre l’étalement urbain.

Obscur et illisible dans la réalité, le calcul de la SHON intègre, par exemple, les loggias, mais pas les balcons ; les celliers, mais pas les caves ; les locaux techniques en étages courants, mais pas en sous-sol ou en terrasse, etc… Au gré des politiques de l’Etat, 5 m² sont retranchés par logement quelle que soit leur taille pour l’adaptation aux handicapés, ou 5% voire 20% pour l’isolation thermique des logements hautement performants du point de vue énergétique, mais pas des bureaux… La SHON a sans doute interdit en France le développement des doubles murs en façade, solution traditionnelle dans toute l’Europe du Nord qui assure la pérennité des façades et la suppression des ponts thermiques. Elle pénalise en outre l’usage des matériaux naturels épais comme la terre ou la pierre. Elle s’oppose en pratique aux solutions d’isolation performante et de récupération de chaleur comme les sur-isolations par l’extérieur avec bardage, les doubles peaux vitrées larges, les serres froides ou chaudes, les loggias fermées, les atriums. Elle renchérit le coût des espaces de distribution (halls, coursives…), et celui des locaux de déchets dont le tri sélectif augmente l’importance. Elle va à l’encontre de la ventilation naturelle qui nécessite de larges gaines. Le recours à la SHON comme surface de référence se retrouve même dans le calcul réglementaire thermique qui s’opère sur la base d’un ratio de consommation conventionnelle ramenée à la shon, alors que c’est une valeur très variable, etc.

Pour définir le montant de la charge foncière, l’usage de la SHON aggrave la hausse du coût du foncier. À titre d’exemple, dans une ZAC parisienne où la charge foncière affectée à un mètre carré de SHON est le double du prix de la construction du mètre carré utile, la réalisation d’une double façade augmentant la SHON de 7,5 % entraîne un surcoût global de 5 %, sans compter le surcoût de la construction. De nombreux PLU ne font plus référence à la SHON, et certains aménageurs comme Territoires à Rennes vendent la charge foncière en fonction des mètres carrés habitables. La précision des plans de permis de construire rendait d’ailleurs la vérification de la SHAB plus facile que celle de la SHON.

On peut espérer que le Grenelle de l’Environnement convoqué par le Ministre en charge de l’Urbanisme et de la Construction conduise à quelques réformes administratives. En voici une qui ne coûte rien et que tous les acteurs de la construction appellent de leurs vœux : la suppression de la SHON et son remplacement quand c’est nécessaire par la surface utile (la « surface louable ») des locaux de travail et par la surface habitable « chauffée » bien définie par la loi Carrez. Ces valeurs beaucoup plus pertinentes trouvent leur vérité dans la constance des dimensions de l’homme et de ses habitudes de vie sociale. Et pourquoi pas, à l’instar de certains voisins, passer au volume habitable, socialement plus équitable, énergétiquement plus exact ?




Christian Devillers et Philippe Madec, architectes urbanistes

15 juillet 2008

Vers des bâtiments moins énergivores…

Le bâtiment, responsable de 43 % de l'énergie consommée en France et de 25 % des rejets de gaz à effet de serre, est au centre des enjeux d'efficacité énergétique. Etat des lieux des mesures actuelles pour améliorer ses performances.


La France s'est engagée à diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050. C'est le fameux facteur 4. Pour y parvenir, il faut notamment améliorer l'efficacité énergétique dans l'industrie, les transports mais aussi dans le bâtiment… Avec 43 % de la part de consommation d'énergie et 25 % des émissions de gaz à effet de serre, ce secteur constitue une cible prioritaire. D'autant que de formidables marges de progrès existent pour améliorer ce diagnostic et réduire l'impact du bâtiment sur l'environnement. Energies renouvelables, isolation, performance énergétique… Les technologies sont pour la plupart disponibles dès aujourd'hui pour améliorer l'efficience énergétique du secteur.
On peut faire autrement et on doit faire autrement, note Carole Le Gall, directrice opérationnelle déléguée à l'ADEME (Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie), lors d'une journée d'information sur la réglementation thermique dans le bâtiment. Il faut amorcer le cercle vertueux d'une économie écologiquement performante.
Pour ce faire, l'Etat renforce ses exigences en matière de performance énergétique. L'objectif ? Encourager l'innovation, favoriser le développement des technologies les plus efficientes et permettre leur accès au plus grand nombre.

Un parc immobilier ancien

Les deux tiers du parc résidentiel français ont été construits avant 1974, date de la première réglementation thermique : 33 % des logements ont été construits avant 1948, 32 % entre 1948 et 1975, et 35 % après 1975. Le taux de renouvellement du parc est relativement faible, avec un taux de construction annuel se situant entre 1 et 2 %.
La première réglementation thermique, mise en place par l'Etat en 1974 après le premier choc pétrolier, visait alors à réduire les déperditions du local et donc à améliorer l'isolation dans les bâtiments neufs. Par la suite, les différentes réglementations ont élargi le champ d'action aux besoins de chauffage (1982) et aux consommations et performances des équipements (1988). Mais aujourd'hui, le chauffage constitue encore le plus gros poste de dépense en énergie de l'habitat, avec 66 % des consommations.
Il est donc urgent de s'attaquer à l'efficacité énergétique des 31,5 millions de logements français, sans oublier les bâtiments tertiaires qui représentent 875 millions m² de surfaces chauffées. Et si la priorité porte sur l'existant, il ne faut pas oublier le neuf qui représentera à l'horizon 2050 30 % du parc immobilier français.

Inciter l'innovation et la performance

Aujourd'hui, plusieurs réglementations thermiques encadrent l'habitat. Depuis le 1er septembre 2006, les nouvelles constructions, qu'elles concernent le résidentiel ou le tertiaire, doivent respecter la RT 2005. Cette réglementation vise à améliorer la performance énergétique des bâtiments et à limiter le recours à la climatisation. Les objectifs sont d'améliorer de 15 % les consommations énergétiques. En favorisant le recours aux énergies renouvelables, la construction bioclimatique… L'exigence de la RT porte sur les résultats, explique Jihane Loudiyi, chef de projet RT pour le MEEDDAT. Il y a donc une totale liberté dans la mise en œuvre des solutions. Les objectifs de consommation maximale ont été fixés par région, du fait des grandes différences climatiques dans le pays.
Cette RT a été renforcée par une obligation de diagnostic de performance énergétique : depuis le 1er juillet 2007, le maître d'ouvrage d'une construction neuve doit faire réaliser un DPE à l'achèvement du bien. Enfin, depuis le 1er janvier 2008, pour toute construction nouvelle de plus de 1 000 m², une étude de faisabilité sur les approvisionnements en énergie doit être réalisée préalablement au dépôt de la demande de permis de construire. Cette étude vise à examiner les diverses solutions d'approvisionnement en énergie du bâtiment afin de faire émerger les énergies renouvelables et les systèmes les plus performants.
Concernant l'existant, la réglementation porte sur les moyens mis en œuvre. Tous travaux de rénovation, de remplacement ou d'installation d'équipement doivent, depuis le 1er novembre 2007, présenter une performance énergétique minimale. Cela concerne les travaux d'isolation, les fenêtres, les systèmes de chauffage, de production d'eau chaude…

Permettre l'accès à la performance énergétique

Ces différentes mesures tendent à favoriser l'émergence de technologies innovantes et permettre au plus grand nombre d'accéder à la performance énergétique : il s'agit de faire évoluer l'offre de produits vers la performance, d'être un moteur pour aller vers des pratiques plus efficientes, commente Jihane Loudiyi.
Afin d'inciter le développement de ces pratiques durables, les pouvoirs publics ont mis en place tout un arsenal d'aides financières : crédit d'impôts, TVA à 5,5 %, bonus de coefficient d'occupation des sols (COS)… à quoi viennent s'ajouter les aides des collectivités territoriales, de l'ANAH (Agence nationale de l'habitat), de l'Union européenne, des fournisseurs d'énergie… Et les prêts pourraient bientôt verdir, précise Marc Schoeffter, ingénieur au département Bâtiment et urbanisme de l'ADEME. …
Car le Grenelle de l'environnement risque d'accélérer les dispositifs mis en place. Les différentes orientations issues des travaux du Grenelle fixent en effet des objectifs encore plus ambitieux. L'ensemble des logements neufs devraient être basse consommation (50kWh équivalent pétrole/ m²/an contre 80 à 230 aujourd'hui) d'ici 2012 puis bâtiment à énergie positive d'ici 2020. Concernant l'existant, l'objectif serait d'atteindre pour tous travaux lourds de rénovation une moyenne de consommation de 150kWh ep/m²/an. Les différentes lois Grenelle devraient venir préciser ces objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Rendez-vous à l'automne.

S.FABREGAT

11 juillet 2008

Dossier Actu-Environnement: l'énergie solaire, source d’énergie renouvelable inépuisable

Alors le prix du pétrole progresse inexorablement, Actu-Environnement.com fait un point sur l’énergie solaire. Source d’énergie renouvelable inépuisable et adaptable à quasiment toutes les situations, le solaire gagne à se développer aussi bien chez les particuliers que dans les bâtiments collectifs.


10 juillet 2008

Etude Nokia sur le recyclage de téléphones mobiles


Logo Nokia batteries
Selon une récente étude de Nokia, il apparaît que les mobinautes sont encore assez réticents à l'idée de se séparer de leur ancien téléphone mobile au moment d'en acquérir un nouveau. 3% des mobinautes seulement recycleraient en effet leur mobile, la très grande majorité d'entre eux se contentant alors de les laisser... dans un tiroir.

Réalisée auprès de 6 500 personnes dans 13 pays (une partie de l'Europe, USA, Chine, Indonésie ou Brésil), cette étude révèle que très peu d'utilisateurs recyclent leur mobile inutilisé alors chacun d'eux possède en moyenne cinq téléphones. Très peu d'appareils (4 %) sont jetés à la décharge. La plupart d'entre eux (44 %) sont simplement conservés et inutilisés.

D'autres offrent une nouvelle vie à leur mobile, un quart des utilisateurs donnent leur ancien téléphone à un ami ou à un parent et 16 % d'entre eux le revendent, notamment sur les marchés émergents. Globalement, 74 % des consommateurs ont affirmé qu'ils ne pensaient pas à recycler leur téléphone alors qu'ils sont presque aussi nombreux (72 %) à penser que le recyclage a un impact sur l'environnement.

« Si les trois milliards de propriétaires de mobiles au monde retournaient ne serait-ce qu'un appareil, nous pourrions économiser 240 000 tonnes de matières premières et obtenir une réduction des gaz à effet de serre équivalant au retrait de 4 millions de voitures de la circulation. Combinées, nos petites actions individuelles peuvent faire une grande différence », précise Markus Terho, le directeur des affaires environnementales de Nokia. Ce sera sans doute l'un des grands enjeux de demain.

En attendant, les principaux constructeurs mondiaux de téléphones mobiles, de Nokia à Samsung en passant par Motorola ou LG proposent tous discrètement à leur client de recycler leur mobile en l'envoyant à une adresse postale spécifique. Nokia commence également à concevoir des terminaux partiellement assemblés avec des matériaux recyclés et recyclables, comme le dernier mobile Evolve de la marque.

Publiée par Vincent sur clublic.com

9 juillet 2008

Accident Nucléaire au Tricastin

360 kg d'uranium rejetés dans l'environnement au Tricastin : le Réseau "Sortir du nucléaire" conteste les avis rassurants des autorités et rappelle que le nucléaire est dangereux et SALE

Le Réseau "Sortir du nucléaire" proteste contre les affirmations rassurantes des autorités concernant la fuite radioactive survenue ce jour dans une des installations nucléaires du site du Tricastin (Drôme/Vaucluse). Il est en effet impossible qu'un tel rejet, contenant de l'uranium, n'ait pas de conséquences importantes sur l'environnement et certainement sur la santé de riverains. Si les chiffres reconnus par les autorités sont vrai, cela fait 360 kg d'uranium !

La présentation officielle, "30 m3 et 12g d'uranium par litre", semble rassurante mais cela fait bien 30 000 litres, soit 360 000g... soit 360 kg d'uranium. Il est vraisemblable que des personnes ont consommé de l'eau contaminée dans la journée, et se retrouvent avec des particules d'uranium dans leur organisme. Même lorsqu'elles ne sont pas très radioactives, ces particules sont excessivement dangereuses lorsqu'elles pénètrent dans l'organisme et s'y fixent. Il y a alors une très forte probabilité de cancer.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle à une mobilisation antinucléaire internationale samedi à Paris et rappelle que, contrairement aux affirmations des autorités, le nucléaire est une des industries les plus polluantes et les plus dommageables pour la planète :

- les mines d'uranium - le combustible des réacteurs nucléaires - contaminent des régions entières. Le nucléaire français contamine en particulier le Niger dont les mines produisent le tiers de l'uranium consommé par EDF

- les réacteurs en fonctionnement rejettent de la radioactivité dans l'air et dans l'eau.

- les réacteurs en fonctionnement rejettent dans les rivières et dans la mer de grandes quantités de produits chimiques (cuivre, zinc, phosphore, sodium, chlorures, morpholine, etc.)

- les réacteurs nucléaires produisent des déchets radioactifs pour lesquels n'existe aucune solution et dont les plus dangereux vont durer des millions d'années. Ces réacteurs produisent entre autre du plutonium lequel est excessivement nocif pour les êtres vivants et qui permet la fabrication de bombes nucléaires.

- la surconsommation d'électricité, à 80% d'origine nucléaire, est finalement très fortement émettrice de CO2 car nécessitant la mise en service de centrales thermiques (charbon, fuel, etc) en particulier lors de chaque pointe de consommation. .

Les citoyens européens doivent faire entendre leurs voix, exiger une politique énergétique européenne basée sur les plans d'économie d'énergie et le développement massif des énergies renouvelables, et faire en sorte que l'Europe sorte du nucléaire, énergie sale.


Rassemblement antinucléaire samedi 12 juillet 2008 à Paris (14h pl de la République)

8 juillet 2008

G8 : les trouble-fêtes du climat

Chers amis,

Le Canada, le Japon et les États-Unis bloquent les discussions concernant les cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pour 2020.

Cliquez ici pour vous impliquer et faire un don pour nous aider à financer une publicité pleine page que nous ferons paraître dans le Financial Times.

 Cliquez ici
Une grande majorité de gens dans le monde veulent une action massive et urgente pour contrer les changements climatiques mais trois hommes leur barrent le chemin. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, celui du Japon, Yasui Fukuda et le président des Etats-Unis George W. Bush refusent de discuter des objectifs climat pour l’année 2020.

Les scientifiques s’entendent pour dire que nos actions des 12 prochaines années seront déterminantes pour mettre un terme à la crise climatique. Nous ne pouvons pas attendre une décennie avant que nos dirigeants posent les bons gestes. Si les experts n’arrivent pas à capter leur attention pour leur montrer le sérieux de l’affaire… pourquoi ne pas essayer à travers l’humour?

Avaaz a concocté une petite annonce satirique qui saura capter leur attention à coup sûr. Publiée mardi à travers le monde dans le Financial Times, la publicité montrera les visages MM. Bush, Harper et Fukuda avec le corps des personnages de la BD de «Hello Kitty» pour les blâmer de leur entêtement puéril dans le dossier des changements climatiques. Des exemplaires du journal seront distribués aux chambres d’hôtel de chacun des délégués participant au sommet. C’est une pub teintée d’ironie mais qui comporte un message sérieux. Plus on est nombreux dans le monde à l’appuyer, plus grand en sera l’effet. Cliquez ci-dessous pour aprouver le message de l’annonce et faite un don pour aider à en payer la publication. Merci de faire circuler ce message à vos parents et amis !

http://www.avaaz.org/fr/g8_2020_targets/10.php

Notre stratégie est basée sur deux événement importants : Bali et l’Australie.

Lors des négociations concernant le climat à Bali en Indonésie, messieurs Bush, Harper et Fukuda ont tout fait en leur pouvoir pour empêcher que des objectifs concernant le climat soient fixés pour l’année 2020, exactement comme en ce moment au sommet du G8. Mais un «bruyant tumulte» avait fait tourner le vent. Des négociateurs du Sud s’étaient levés les uns après les autres pour demander que les trouble-fêtes soient écartés des discussions. Des groupes de citoyens de tous les pays se sont mobilisés, y compris quelque 320 000 membres d’Avaaz dans les dernières 72 heures. Et une annonce satirique (montrant les trois dirigeants sur une affiche parodiée du film Titanic) publiée pleine page dans le Jakarta Post avait fait les manchettes partout dans le monde. Un important journal japonais a rapporté que cette publicité avait causé tout un remue-ménage au cabinet du premier ministre japonais, le contraignant ainsi à aller de l’avant dans le dossier des changements climatiques.

Le deuxième événement, qui a eu lieu en Australie, montre bien ce qui arrive lorsque l’humour est mêlé à un pouvoir politique de masse.

En Australie, donc, le premier ministre John Howard était aussi entêté que MM. Harper, Fukuda et Bush le sont maintenant. L’automne dernier, il a présidé un sommet international, celui de l’APEC, où il a tenté de se dépeindre comme un leader mondial dans le dossier des changements climatiques. Mais Avaaz ainsi que d’autres groupes de pression ont répliqué par des performances, des marches et une superbe parodie télévisée de nos amis de GetUp, montrant M. Howard jouant sa comédie et exigeant de réels objectifs pour la réduction des émissions polluantes. Les changements climatiques sont ainsi devenus les principaux enjeux des élections et lorsque John Howard a perdu, la première chose que le nouveau gouvernement a faite a été de ratifier le protocole de Kyoto.

Stephen Harper fera face à une élection difficile cet automne et les changements climatiques sont d’ailleurs en train d’en devenir les principaux enjeux. Quant à M. Bush, il sera lui aussi bientôt remplacé et les politiques environnementales de son successeur seront élaborées en fonction du climat politique cet été et cet automne. M. Fukuda fait lui aussi face à une forte opposition qui lui met constamment une pression. Bref, nos efforts conjoints pourront certes créer une onde de choc dans ces trois pays. C’est maintenant à nous de jouer. Signez la pétition, faites un don et passez le mot :

http://www.avaaz.org/fr/g8_2020_targets/10.php

Nous ne pouvons jamais être complètement sûrs des résultats des gestes que nous posons. Mais en pleine crise climatique, mieux vaut faire tout ce qui est en notre possible, comme de continuer à poser les gestes écolos que nous posons déjà au quotidien. Au moment de la prise des grandes décisions, si un nombre suffisant d’entre nous font front commun — cette fois, la prochaine ainsi que toutes les autres à venir —, nous finirons bien par nous faire entendre.

Avec espoir et détermination,

Ben, Iain, Alice, Ricken, Paul, Graziela, Pascal, Véronique, Mark, Milena et toute l’équipe d’Avaaz.org

P.S. : Notre publicité sur les changements climatiques et l’une des quatre annonces pleine page que nous faisons paraître dans le Financial Times cette semaine, toutes conçues pour multiplier l’impact des campagnes menées par les membres d’Avaaz.(disponible seulement en anglais)

http://www.avaaz.org/ads

P.P.S. : Voici les sources pour ce message d’alerte:

Le G8 n'établirait pas de cibles contraignantes contre les changements climatiques:
http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5gVrqXNKDc23DwMuR3CD8hJIjHUUg

Climat: les ONG redoutent des "promesses creuses" du G8:
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-36105969@7-50,0.html


A PROPOS D'AVAAZ

Avaaz.org est une organisation non gouvernementale indépendante à but non lucratif, qui mène des campagnes mondiales pour faire en sorte que les opinions et les valeurs des peuples influent sur les décisions mondiales. (Avaaz signifie "voix" dans de nombreuses langues). Avaaz ne reçoit aucun financement d'aucun gouvernement ou entreprise. L'équipe d'Avaaz est basée à Londres, New-York, Paris, Washington, Genève, et Rio de Janeiro.

3 juillet 2008

Améliorer votre confort tout en faisant des économies grâce aux travaux d’isolation

Vous souhaitez mieux maîtriser votre consommation énergétique et vous hésitez entre isolation et chauffage ? Notre conseil : commencez par l’isolation ! Vous gagnerez sur tous les plans : confort, économie et environnement.
Ensuite, une fois votre logement bien isolé, vous pourrez opter pour les nouveaux systèmes de chauffage, naturels et économiques, comme les pompes à chaleur par exemple.
Sachez que la toiture représente 30 % des pertes d’énergie, les murs 25 % et les vitres 15 %. L’isolation des combles est la mesure la plus rentable. Elle nécessite une pose adaptée et un bon choix d’isolant (épaisseur et nature). Concernant les murs, l’isolation peut se faire par l’extérieur ou par l’intérieur, l’option extérieure permettant de préserver sa surface habitable et l'inertie du bâtiment (il sera moins sensible aux variations subites de température). Pour les fenêtres, le double vitrage, renforcé ou non, reste une bonne solution mais l’isolation des fenêtres ne doit pas empêcher la circulation de l’air.

La région Poitou-Charente fait construire un lycée zéro énergie fossile

Dans le cadre de sa politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la région Poitou-Charente construit à Poitiers un lycée qui n’utilisera aucune énergie fossile pour son chauffage et son électricité. Détail du projet.

© A.Zuga SarlAtrium du bâtiment principal

À la rentrée 2009, la région Poitou-Charente prévoit d’inaugurer le 1er lycée 100% énergies propres d’Europe à Poitiers, dans le quartier Saint-Eloi. Derrière ce slogan se cache un projet qui se veut exemplaire en termes d’efficacité énergétique, d’éco-construction et d’intégration paysagère. À l’heure où le baril de pétrole flambe, le lycée Kyoto apparaît de plus en plus comme l’exemple à suivre sur le plan de l’utilisation des énergies renouvelables et locales, explique la région.
Conçu par le cabinet d’architectes SCAU, en partenariat avec le bureau d’études Technip TPS et la société d’ingénierie environnementale CEDRE, le futur établissement de 16.500 m2 accueillera 500 élèves et apprentis des filières agricole et hôtelière. Baptisé Lycée
Kyoto, l’établissement sera organisé autour de plusieurs bâtiments : le bâtiment principal regroupant les salles de cours et les lieux de vie (bibliothèque, foyer des élèves, cantines, espace multimedia), les ateliers pour les travaux pratiques, les logements de fonction et l’internat.

Pour s’affranchir des énergies fossiles, les concepteurs du lycée ont cherché avant tout à réduire les besoins énergétiques des bâtiments. Ils ont pour cela privilégié le bioclimatisme avec gestion des apports solaires pour en bénéficier l’hiver et s’en protéger l’été et maximisation de l’éclairage naturel. Pour cela, les concepteurs prévoient la réalisation d’un atrium vitré et végétalisé qui constituera le cœur du bâtiment principal et régulera la température des lieux de vie attenants été comme hiver. La problématique du confort d’été a été la plus difficile à résoudre, nous avons donc énormément travaillé sur la conciliation entre apport de lumière naturelle et protection solaire contre l’échauffement, explique François Gillard, architecte du cabinet SCAU.

© A.Zuga Sarl
Maquette du projet


Pour limiter les déperditions énergétiques en hiver, l’enveloppe des bâtiments a été plus isolée que ce que n’exige la réglementation thermique 2005 (RT2005). Selon le type de bâtiment, l’isolation sera soit par l’extérieure soit intégrée mais les éventuels ponts thermiques ont tous été traités. L’inertie thermique a également été recherchée par la limitation des faux-plafonds et par la mise en place de plusieurs cloisons lourdes.
Autre point majeur : les équipements électriques et électroménagers utilisés seront tous faiblement consommateurs d’énergie.

Résultats, les besoins énergétiques des bâtiments devraient être minimes : 3 kwh/m² par an pour le chauffage et 1 kWh/m² par an pour l’électricité contre 90 kWh/m2/an de chauffage et 45 kWh/m²/an d’électricité dans un bâtiment classique répondant à la RT2005.
Pour fournir ces quelques kWh, les concepteurs n’ont pas fait appel aux énergies fossiles mais au solaire thermique pour la production d’eau chaude et au réseau de chaleur pour le chauffage des bâtiments bien que celui-ci soit raccordé à l’incinérateur d’ordures ménagères installé à proximité. Originalité de l’installation, une cuve de 1.000 m3 stockera en été les calories du réseau de chaleur produites par l’incinérateur pour les restituer en hiver.
Côté électricité 900 m² de panneaux photovoltaïques seront installés sur le bâtiment d’enseignement général et deux unités de cogénération de 25 kW électrique fonctionnant à l’huile végétale compléteront la production de chaleur et d’électricité.

Les maîtres d’ouvrage ont également mené une réflexion sur les matériaux de construction utilisés surtout pour leurs impacts sanitaires et leur recyclabilité mais également en termes de fonctionnalité, de qualité d’intégration et de pérennité des bâtiments. Résultats, du bois labellisé PEFC non traité et non lazuré sera utilisé en façade et en brises soleil ; la cellulose, le chanvre ou la fibre de bois serviront d’isolant, les pierres de soubassement seront de provenance locale et les peintures seront sans solvants.

L’intégration paysagère et la gestion des eaux pluviales sur le site a par ailleurs fait l’objet d’une étude à part entière. Le traitement du paysage a ainsi été favorisé dans une approche de type écosystème préservant et augmentant la biodiversité. La majorité des espaces herbeux seront en prairie et les toitures terrasse des ateliers seront végétalisées. La gestion des eaux pluviales et des eaux d’orages sera intégrée au paysage à travers un bassin de rétention des eaux pluviales de 200m2 enherbé, des noues fleuries ainsi que des fossés et des tranchées drainantes. Les eaux pluviales récupérées, puis stockées, seront ensuite réutilisées pour les espaces extérieurs ou les sanitaires.

Après plus de deux ans de réflexion et de concertation, les travaux ont commencé en novembre 2007 et devraient se terminer en décembre 2008. En attendant l’ouverture du lycée en septembre 2009, le site est régulièrement ouvert au public.

F.ROUSSEL
Site du projet
Publié sur Actu-environnement

9 juin 2008

Bientôt une maison d'exception Très Haute Performance Energétique à Paris

Dans un peu plus d'un an se dressera dans le 14e arrondissement de Paris, une maison d'exception équipée de capteurs solaires thermiques et photovoltaïques, d'une structure bois, de géothermie et qui consommera moins de 50 kwh/m2/an.

© ART’UR Architectes
Façade vitrée avec serre tropicale En septembre prochain, à Paris dans le 14e arrondissement, commencera un chantier de construction tout particulier : une maison répondant aux exigences du label « basse consommation » et conçue dans le cadre de la démarche Haute Qualité Environnementale (HQE). Baptisé Maison 14, ce bâtiment est le fruit d'une réflexion commencée en 2005 entre Laurent Natkin, concepteur et maître d'œuvre et le cabinet d'architecture ART'UR Architectes. L'objectif, concevoir un bâtiment réconciliant l'urbain et le végétal et répondant aux enjeux énergétiques actuels tout en assurant un niveau de confort élevé : une première à Paris selon le cabinet d'architectes.

Prévue entre deux immeubles mitoyens, sur cinq niveaux pour une superficie habitable de plus de 550 m2, cette maison se veut très peu consommatrice d'énergie. Ses concepteurs prévoient une consommation d'énergie primaire de 46 kWh/m2/an, elle pourra donc prétendre au label Très Haute Performance Energétique puisqu'elle consommera 20% de moins que ce que la réglementation thermique 2005 exige. Pour atteindre ces consommations, les concepteurs misent sur une enveloppe étanche et bien isolée, constituée entièrement de bois (planchers, poutres), de triple vitrage autonettoyant sur la totalité des deux façades de la maison, d'une zone tampon vitrée sur la façade Nord et de laine de bois pour l'isolation. Seuls les fondations et le sous-sol seront en béton.

© ART’UR Architectes
Arrière de la maison
Les besoins en chaleur seront assurés par de la géothermie grâce à l'implantation de capteurs verticales à 100 mètres de profondeur et équipés d'une pompe à chaleur eau/eau. Un système d'extraction d'air double flux permettra de limiter les pertes de chaleur. 10 m2 de capteurs solaires thermiques sous vide installés sur le toit terrasse permettront d'alimenter en eau chaude sanitaire les robinets, les douches et la piscine installée en sous-sol. Le système géothermique sera sollicité pour faire l'appoint.
En été, le rafraîchissement sera assuré par la géothermie à travers les planchers. La présence d'une serre tropicale et d'un bassin d'eau dans la zone tampon de la façade Nord servira de « réserve de fraîcheur ». Un courant ascendant sera assuré par la gestion intelligente des ouvertures placées à la base et en partie haute de la serre. Le système de ventilation de la maison puisera de l'air frais dans cette zone tampon.
17 m2 de capteurs photovoltaïques installés sur le toit de la serre assureront la production d'électricité qui ne sera pas autoconsommée mais revendue sur le réseau. L'éclairage de la maison se fera uniquement par LED.

Question gestion de l'eau, une cuve de récupération d'eau de pluie de 1.000 litres alimentera le bassin de la serre, les toilettes de la maison et servira à l'arrosage du jardin. Pour l'eau potable, un système de traitement anti-légionellose est prévu. Les concepteurs comptent également beaucoup sur la serre de la façade pour assurer le confort acoustique, hygrométrique, visuel et olfactif de la maison.

D'un budget total de 2 millions d'euros, hors foncier, ce projet d'exception sera entièrement financé par le propriétaire Laurent Natkin. Les travaux devraient débuter en septembre prochain et durer un an. Ensuite, pendant trois ans, la maison servira de maison d'exposition pour les industriels qui veulent tester et présenter leurs nouvelles technologies de vitrage, d'éclairage et de production d'énergie. Elle pourrait donc être ouverte au public.

F.ROUSSEL

Publié par actu-environnement

3 juin 2008

La Panne

29 mai 2008

Récupérer l'énergie plutôt que de la produire !

Si la plupart des applications de récupération d’énergie sont encore à un stade expérimental, les avancées de la recherche font naître l’espoir de pouvoir fabriquer de l’électricité à partir de sources d’énergie variées, disponibles et gratuites.

A Rotterdam verra bientôt le jour une discothèque d’un nouveau genre ! Sa piste de danse, Sustainable dance club, récupérera l’énergie produite par les mouvements des danseurs sur le sol. Cette énergie sera ensuite transformée en électricité et permettra ainsi l’alimentation électrique des spots.
A Stockholm, c’est l’énergie dégagée par les quelques 250.000 voyageurs quotidiens de la gare centrale qui va être utilisée pour alimenter en partie le système de chauffage d’un nouvel immeuble voisin. La chaleur dégagée par les voyageurs chauffera de l’eau qui sera acheminée vers le nouveau bâtiment.
Dans le secteur automobile, des recherches portent sur la récupération de l’énergie du freinage pour alimenter les voitures… Les premières grandes applications devraient voir le jour en 2009 !

Si ces exemples peuvent paraître anecdotiques, la récupération d’énergie intéresse de nombreux autres domaines et s’accompagne d’une imagination sans borne ! La raison ? De nombreuses sources d’énergies disponibles et gratuites ne sont pas exploitées aujourd’hui. Que ce soit l’énergie thermique, électromagnétique ou mécanique… ces ressources sont nombreuses et pourraient connaître de nombreux développements. Le principe : transformer ces énergies non exploitées disponibles dans l’environnement en électricité. Ou comment créer une interaction avec l’environnement et l’humain et créer des convergences.
Si la plupart des recherches sont aujourd’hui au stade expérimental, l’espoir est grand de pouvoir utiliser bientôt la récupération d’énergie dans de nombreuses applications.

De la recherche à l’industrialisation de masse

Les principes sont connus depuis plusieurs dizaines d’années. La thermoélectricité (transformation de la chaleur en électricité) par exemple a été découverte dans la première moitié du XIXe siècle. Les systèmes de conversions mécaniques, qui permettent de convertir un mouvement physique en puissance électrique, sont utilisés depuis des années. Mais les rendements peu élevés et les coûts importants de ce type de systèmes les ont limité à un marché de niche. De nombreux prototypes sont conçus chaque année mais le passage vers une industrialisation de masse constitue encore un défi.

L’apparition de nouveaux matériaux et le développement des nanotechnologies ont néanmoins relancé les recherches dans ce domaine. Ces progrès récents ainsi qu'un nouvel intérêt porté à ces technologies dû à la fois à la hausse des coûts de l'énergie et aux exigences environnementales ont conduit à une relance des recherches scientifiques dédiées à ces systèmes. Aux quatre coins du monde, des équipes de chercheurs planchent sur la récupération d’énergie.

L’utilisation d’une source d’énergie isolée et autonome pourrait en effet s’appliquer à de nombreux domaines, de la communication au secteur médical en passant par l’information sécurisée ou la logistique. Pour permettre aux gadgets électroniques une plus grande autonomie mais aussi pour alimenter des systèmes installés dans des milieux hostiles ou difficiles d’accès ou encore pour des applications militaires…

Au stade actuel des travaux, les applications sont possibles pour de faibles puissances, mais les avancées scientifiques laissent espérer une utilisation allant du microwatt à plusieurs unités de watt. L’enjeu réside dans l’augmentation de la puissance mais aussi dans les possibilités de stockage de l’énergie produite.

Le CEA et la thermoélectricité

En France, le Commissariat à l’énergie atomique travaille depuis 4 ans sur le domaine de la thermoélectricité. Grâce à ses compétences dans les nanotechnologies, le CEA pense pouvoir développer les propriétés de la thermoélectricité. Avec les nanomatériaux, la conversion de la chaleur en électricité est plus importante au point que de très petites surfaces, de l’ordre du cm², se concentrent de très fortes densités d’énergies, déclare le commissariat. Tout l’enjeu réside là : développer l’efficacité sur de très petites surfaces afin d’obtenir un rendement maximum.
Le CEA est fortement sollicité par les industriels, très intéressés par les futurs développements de la thermoélectricité. On peut imaginer développer des vitres qui récupèrent la chaleur et la transforment en électricité, alimenter les moteurs de voiture grâce à la chaleur récupérée sur le pot d’échappement par exemple et économiser du carburant, ou encore créer des vêtements qui produisent de l’électricité grâce à la chaleur des corps… Les nanotechnologies offrent de nombreuses perspectives, commente Didier Marsacq, directeur du CEA-Liten, la direction des recherches technologiques.
Mais là aussi, les challenges restent importants… Il faut encore développer le rendement des systèmes et leur capacité de stockage. Les premiers produits devraient voir le jour d’ici 2010.

S.FABREGAT pour Actu-Environnement

L'UFC-Que Choisir dénonce des diagnostics immobiliers bâclés et erronés

Suite à une enquête réalisée fin 2007, l'UFC-Que Choisir met en évidence des anomalies sur le marché des diagnostics immobiliers. Elle remet notamment en cause l'indépendance des diagnostiqueurs et la qualité des prestations.

Depuis une dizaine d'années, le propriétaire qui vend son logement a l'obligation de fournir à l'acquéreur plusieurs documents visant à caractériser son bien : présence ou non d'amiante, de termites, de plomb et, depuis peu, la performance énergétique du logement. Depuis le 1er novembre 2007, ces diagnostics doivent être effectués par des professionnels indépendants et certifiés. Mais une enquête réalisée à La Rochelle, Besançon et Clermont-Ferrand par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir démontre que la situation n'est pas encore parfaite : l'obligation de certification des diagnostiqueurs n'a manifestement pas assaini la profession, explique l'association qui espérait que la mise en place de ce barrage hisse le niveau de qualité des prestations.

L'enquête réalisée deux mois après l'entrée en vigueur de l'obligation de certification révèle des comportements inquiétants de la part de certains diagnostiqueurs et des prestations parfois bâclées. Les temps passés sur place pour un même bien à expertiser varie entre 30 minutes et plus de deux heures mais il n'y a aucune corrélation entre le temps passé et la justesse du diagnostic. Pour la réalisation des diagnostics de performance énergétique, l'UFC-Que Choisir remarque que les diagnostiqueurs ne s'aventurent pas à conseiller la réalisation de travaux. Toutefois, ceux qu'ils le font respectent une certaine déontologie en ne donnant aucun nom d'entreprise.
Si elle note une certaine rapidité pour l'envoi des rapports (trois jours en moyenne), l'enquête met en évidence des écarts de prix pour les mêmes prestations pouvant aller jusqu'à 50% au sein d'une même ville. Si les tarifs sont logiquement variables en fonction de la surface de l'habitation expertisée, sur une même maison de tels écarts restent incroyables, s'étonne l'association.

Mais le plus inquiétant réside dans la véracité des informations fournies. L'enquête révèle ainsi de nombreuses lacunes : zones d'amiante non détectées, des diagnostics termites effectués sans sondage, des diagnostics installations de gaz ne détectant pas une anomalie pourtant basique, liste l'UFC-Que Choisir. Sur le plan énergétique, aucun diagnostic n'a abouti aux mêmes conclusions. Si l'on tient compte des 15 contre-expertises réalisées par l'Afnor Certification, on compte huit erreurs de classement sur l'échelle de consommation, soit près de la moitié, explique l'association. Par conséquent, les estimations de coût de consommation énergétique annuel varient du simple au double pour un même bien alors qu'il est censé s'agir d'une information primordiale pour le futur occupant.

En outre, le constat réalisé par la DGCCRF en 2006 sur l'existence de liens ténus entre diagnostiqueurs et professionnels de l'immobilier avec, en particulier de trop nombreuses pratiques de commissionnement entre les deux professions, perdure. Nombre de diagnostiqueurs rémunèrent les agents immobiliers voire les notaires qui leur apportent des clients. Selon l'UFC-Que Choisir, de tels liens sont de nature à vicier l'indépendance et l'impartialité auxquelles sont tenus les diagnostiqueurs. Leurs constats risquent d'être moins objectifs, et ce au détriment du consommateur acquéreur qui se sent pourtant sécurisé par l'intervention de ces professionnels. Pour l'association de défense des consommateurs, les dérives de cette profession apparaissent d'autant plus choquantes que les prestations en la matière sont obligatoires et coûteuses pour les consommateurs.

En réponse à cette enquête, l'UFC-Que Choisir propose de modifier le cadre législatif en vigueur et notamment d'exiger la réalisation des diagnostics immobiliers dès la mise en vente du bien afin d'éviter la précipitation. Elle conseille en parallèle aux vendeurs de choisir eux-mêmes leur diagnostiqueur en prenant plusieurs avis. L'association recommande également que soit interdit pour un même groupe de sociétés d'agir à la fois sur le terrain de la certification et sur celui de l'activité de diagnostics immobiliers. L'UFC-Que Choisir demande par ailleurs que les résultats du diagnostic de performance énergétique (DPE) soient obligatoires dans les annonces immobilières et que leur valeur juridique soit renforcée afin qu'ils soient opposables entre l'acheteur et le vendeur. Ainsi la responsabilité du diagnostiqueur pourra être mise en jeu en cas de diagnostic erroné, explique l'association.

Pour l'instant cet affichage n'est que conseillé par les professionnels de l'immobilier qui se sont engagés à sensibiliser leurs clients sur l'intérêt de ces informations.

F.ROUSSEL pour Actu-Environnement

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  • 22 mai 2008

    La performance énergétique s’affiche sur les petites annonces immobilières


    Pour encourager le déploiement du DPE et sa prise en compte par les acquéreurs, les professionnels de l’immobilier s’engagent à afficher les performances énergétiques des biens sur les petites annonces de ventes et de location.


    Etiquette énergie/CO2 pour les batiments:



    Suite à la signature d’une convention hier matin avec Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du territoire, les professionnels de l’immobilier s’engagent à encourager leurs agences à afficher sur les annonces la classe énergétique des biens qu’ils vendent ou louent. Cette étiquette énergie découle du diagnostic de performance énergétique mis en place en 2006 et désormais obligatoire pour toute transaction immobilière. Ce document établi par un professionnel à chaque vente ou location de biens immobiliers doit informer sur la consommation annuelle d’énergie du bien et sur les coûts et les émissions de gaz à effet de serre associés. Cette consommation permet de classer les biens de la classe A pour les bâtiments peu consommateurs (inférieure à 50 kwh par m² par an) à la classe G pour les bâtiments très consommateurs d’énergie (plus de 450 kwh/m2/an). Mais réglementairement le vendeur ou le loueur n’est pas tenu de fournir ce document.
    Actuellement, tout le monde, propriétaire, locataire, gestionnaire ou occupant de bâtiment public, ne peut connaître la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre du bâtiment qu’il veut acheter, louer ou fréquenter qu’au moment de la signature, autrement dit lorsque le choix du bien est déjà fait. Désormais, la classe énergétique du bien devrait être visible sur les annonces immobilières en vitrine, dans les catalogues et sur les sites Internet. Cet affichage devrait être progressif avec 10% des agences sensibilisées en 2008, 25% en 2009 et jusqu’à 90% en 2012.
    Sachant que la majorité des transactions immobilières se font à travers des professionnels (agences, notaires), le ministère espère ainsi que la performance énergétique deviendra un critère de choix majeur pour les acheteurs ou loueurs et que cela encouragera à termes les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation.

    Reste à savoir si les propriétaires ou bailleurs voudront bien afficher cette information car selon une enquête du groupe PAP sur la performance énergétique réalisée en septembre 2007 sur un échantillon de 450 logements en Ile-de-France, deux biens sur trois sont classés entre F et G en termes de performance énergétique et aucun n'appartient à la catégorie A !
    Les professionnels du secteur se sont d’ailleurs engagés à informer et sensibiliser leurs clients sur les enjeux de l’amélioration de la performance énergétique des biens immobiliers et de la lutte contre l’effet de serre. Une opération de sensibilisation baptisée « Stop Carbone » a d’ailleurs été lancée par l’association Human Village et plusieurs partenaires : les agences immobilières ERA Immobilier, le réseau de diagnostiqueurs certifiés AGENDA et l’association de professionnels spécialistes du confort thermique PROMODUL. Le but de l’opération consiste à inciter le grand public à la réalisation de travaux.
    "Nous comptons proposer des solutions de financement avantageuses qui mettent en lumière le gain financier à terme pour le foyer. En effet, nous devons faire apparaître qu'un euro dépensé doit être un euro qui rapporte", expliquent les partenaires. À partir de janvier 2009, le message sera également destiné aux entreprises, collectivités et administrations.

    Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre des engagements du Grenelle, plusieurs textes législatifs concernant le DPE ont été publiés ou vont l’être prochainement. L’arrêté du 21 septembre 2007 a par exemple élargi l’obligation du DPE aux bâtiments neufs dont le permis de construire a été déposé après le 1er juillet 2007. L’arrêté du 7 décembre 2007 stipule quant à lui que les gestionnaires des bâtiments publics importants doivent afficher le DPE dans le hall d’accueil du bâtiment, de manière visible du public. L’arrêté du 18 décembre 2007 par ailleurs prescrit la réalisation systématique, pour les bâtiments neufs de plus de 1.000 m², d’une étude de faisabilité de diverses solutions d’approvisionnement en énergie de leur projet de bâtiment, avant le dépôt de la demande de permis de construire.
    En outre, deux nouveaux textes ont été publiés en mai 2008. L’arrêté du 6 mai confirme l'approbation de diverses méthodes de calcul pour le diagnostic de performance énergétique tandis que le décret du 15 mai 2008 relatif au diagnostic de performance énergétique modifie le code de la construction et de l'habitation au regard de ce nouvel outil.
    Un prochain arrêté, qui sera prochainement publié au Journal officiel, devrait fixer des objectifs de performance énergétique à atteindre lors des travaux importants de rénovation thermique. "Désormais, tout le monde, propriétaire, locataire, gestionnaire ou occupant de bâtiment public, peut connaître la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre du bâtiment qu’il veut acheter, louer ou fréquenter", a déclaré Jean-Louis Borloo.

    Mais pour l’association de protection de la nature Les Amis de la Terre, l’information à travers l’étiquette énergie/co2 reste insuffisante. "Nous avons attendu trop longtemps pour inciter de façon efficace les particuliers à isoler leur logement et ainsi réduire leur consommation d’énergie" explique Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne Changements climatiques aux Amis de la Terre. Nous n’avons plus d’autre choix que de rendre obligatoire la rénovation thermique des logements à chaque transaction immobilière, en vente ou location, à hauteur de 80 kWh/m²/an" estime-t-elle. L’association souligne surtout l’impérieuse nécessité de mettre en place des outils financiers efficaces pour que puisse être mené à bien un tel programme de rénovation. "Les propriétaires les plus pauvres doivent bénéficier d’aides directes conséquentes, et les locations doivent faire l’objet de rénovation de qualité au même titre que les logements occupés par leur propriétaire" précise Cyrielle den Hartigh,

    Rappelons qu’en France le secteur du bâtiment consomme 43% de l’énergie disponible et est à l’origine d’au moins 21% des émissions de CO2 nationales soit 120 millions de tonnes. Dans ce secteur, l’objectif « facteur 4 » que s’est fixé la France signifie qu’à partir d’une consommation moyenne de 400 kWh/m2/an actuellement, il faut parvenir à une consommation moyenne de 100 kWh/m2/an d’ici 2050 pour l’ensemble du parc dont environ 50 kWh/m2/an uniquement pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ECS).

    F.ROUSSEL pour Actu-environnement